Diabète et hypertension pendant la grossesseÌý: des facteurs de risque pour la mère et… pour le père!
ÌýDes recherches montrent que les femmes qui souffrent du Ìýdiabète ou de l’hypertension pendant leur grossesse sont à risque de développer un diabète de typeÌý2, de l’hypertension ou une maladie cardiaque quelques années plus tard. Or, selon une nouvelle étude réalisée par une équipe de scientifiques de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM) et de l'Université Ã山ǿ¼é, le fait pour une femme enceinte de souffrir à la fois de diabète et d’hypertension augmente significativement le risque qu'elle en souffre après sa grossesse. Mais l'étude publiée aujourd'hui dans le American Journal of Epidemiology ne s'en tient pas aux risques encourus par la mère. Elle révèle que la présence chez la femme enceinte de l’une des deux conditions, mais surtout des deux, augmente également les risques pour le père.
Les chercheurs ont passé au crible les dossiers médicaux de 64Ìý000 couples québécois pour comprendre comment chacun de ces troubles gestationnels affecte la santé de la mère dans les années suivant sa grossesse, mais également quels risques ils présentent lorsqu'ils sont combinés.
«ÌýCes deux facteurs étant reliés, nous avons décidé de les appréhender ensemble afin de créer un indicateur combinéÌý», précise la principale auteure de l'étude, Dre Kaberi Dasgupta, spécialiste en médecine interne au CUSM et chercheuse clinicienne au sein du Programme de recherche en troubles Ìýdu métabolisme Ìýet leurs complications à l'IR-CUSM. Elle et son équipe ont examiné trois cohortes de femmesÌý: des femmes ne présentant ni diabète ni tension artérielle pendant leur grossesse, des femmes ayant souffert de l'une des pathologies et des femmes ayant fait à la fois de l’hypertension et du diabète.
«ÌýEn traitant [ces pathologies] de manière distincte dans les modèles mathématiques, on sous-estime leurs effetsÌý», affirme la Dre Dasgupta, qui est également professeure agrégée de médecine à l'Université Ã山ǿ¼é et directrice adjointe du Centre de recherche évaluative (CRES) à l'IR-CUSM. «ÌýNous n’avons pas simplement ditÌý: ʽVous avez du diabèteʼ et ʽVous faites de l’hypertensionʼ, point final. Nous nous sommes demandé quels risques entraînait la combinaison de ces deux conditions. C’est le message qu’il faut retenirÌý», souligne-t-elle.
En combinant les chiffres, les chercheurs ont en effet obtenu des résultats saisissants. «ÌýL'effet combiné de ces deux pathologies est assez impressionnant », ajoute la Dre Dasgupta. «ÌýUne femme enceinte touchée par l'un de ces troubles augmente ses risques de souffrir de diabète par 15. Mais une femme présentant les deux maladies a 37 fois plus de risque de développer un diabèteÌý».
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Les risques de souffrir d'hypertension artérielle dans les années suivant la grossesse sont également élevés. Si un diagnostic de diabète ou d'hypertension pendant la grossesse double le risque pour la mère de faire de l'hypertension plus tard, la présence des deux pathologies multiplie par six cette probabilité.Ìý
«ÌýCes découvertes permettront aux médecins de dépister les mères à risques et de les aider à opérer des changements dans leur mode de vie pour réduire ces risquesÌý», observe la première auteure de l'étude, laÌýDre Romina Pace, interniste et médecin-chercheuse en formation à l’IR-CUSM.
L'étude a cela de novateur qu'elle s'est penchée également sur les pères.ÌýLes scientifiques voulaient déterminer si ces troubles gestationnels pouvaient être les signes précurseurs d'un risque chez les pères de développer les maladies à l'avenir, puisque des conjoints vivant sous le même toit ont des habitudes similaires en matière d'alimentation et d'exercice physique, deux déterminants du diabète et de l'hypertension. ÌýÌý
«ÌýNous avons observé que le risque était plus élevé chez le père également. Ce partage du risque est une découverte importante, susceptible de motiver les couples à modifier ensemble leurs habitudes de vieÌý», ajoute la Dre Pace.
Ìý«ÌýLa prévention du diabète de typeÌý2 est un enjeu de santé publique capital pour les CanadiensÌý», note la Dre Jan Hux, directrice des Affaires scientifiques de Diabète Canada. Elle ajouteÌý: «ÌýCette étude décisive confirme le risque élevé de développer la maladie après un épisode de diabète gestationnel et va même jusqu'à quantifier son ampleur. Une nouvelle maman n’aura peut-être pas le temps ou l'énergie d’adopterÌý des habitudes plus saines afin de réduire efficacement le risque de diabète, mais le fait que son conjoint soit lui aussi exposé à ce risque pourrait bien être l'élément déclencheur d'un changement de comportement.Ìý»
La Dre Dasgupta et ses collègues espèrent que leurs découvertes susciteront une prise de conscience quant aux risques potentiels du diabète gestationnel à long terme. «ÌýIl faut non seulement penser à la Ìýfemme enceinte, mais aussi prendre en compte le foyer, les habitudes et la routine, qui sont des facteurs susceptibles d’avoir une grande influence sur le bien-être de la familleÌý», dit la Dre Dasgupta.
À propos de l’étude
L’étude a été réalisée grâce au soutien financier de Diabète Canada et la Fondation Lawson. La Dre Romina Pace est titulaire d’une bourse de Chercheur-boursier clinicien Junior et la DreÌýKaberi Dasgupta est titulaire d’une bourse Chercheur-boursier clinicien Senior, les deux du Fonds de recherche du Québec–Santé (FRQS).
Titre :Ìý Conjoint Associations of Gestational Diabetes and Hypertension with Diabetes, Hypertension, and Cardiovascular Disease in Parents: A Retrospective Cohort Study
Auteurs :Ìý Romina Pace,Ìý Anne-Sophie Brazeau,Ìý Sara Meltzer,Ìý Elham Rahme, Kaberi Dasgupta
American Journal of Epidemiology, kwx263,
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ÌýÀ propos de l’IR-CUSM
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é, est l’organe deÌý recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sitesÌý Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). ircusm.ca
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