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Reconnaître les maladies rares

Dr. Bernard Brais is head of the Rare Neurological Diseases Group
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 28 February 2017

Recherche et soins cliniques sous le mĂŞme toit au Neuro

Au cours des cinq dernières années, l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal (le Neuro) a inscrit au nombre de ses priorités l’étude et le traitement des maladies rares, comme en témoignent l’embauche de spécialistes et d’employés de soutien ainsi que le regroupement de certaines activités au sein d’une nouvelle équipe de recherche.

De façon gĂ©nĂ©rale, une maladie est dite rare lorsqu’elle touche moins d’une personne sur 2 000. Certaines sont plus connues, comme la sclĂ©rose latĂ©rale amyotrophique (SLA), ou maladie de LouĚýGehrig, mais la grande majoritĂ© d’entre elles le sont si peu que mĂŞme les mĂ©decins ne savent pas toujours les reconnaĂ®tre.

« La plus grande difficultĂ© Ă  laquelle nous nous heurtons lorsque nous traitons des maladies rares est sans doute le risque de poser le mauvais diagnostic », affirme le DrĚýBernardĚýBrais, chef de groupe et spĂ©cialiste en maladies gĂ©nĂ©tiques rares, dont l’ataxie spastique autosomique rĂ©cessive de type Charlevoix-Saguenay (ASARCS), maladie propre aux personnes originaires des rĂ©gions de Charlevoix et du Saguenay, au QuĂ©bec. « Par consĂ©quent, les patients ne sont pas dirigĂ©s vers des experts ou des spĂ©cialistes en diagnostic. Commence alors pour eux ce que nous appelons "l’odyssĂ©e du diagnostic" ».

Le DrĚýBrais s’est joint au Neuro il y a cinq ans afin que la recherche sur les maladies rares soit davantage axĂ©e sur les maladies plus rĂ©pandues au QuĂ©bec, comme l’ASARCS. Les QuĂ©bĂ©cois pourraient ainsi avoir accès aux meilleurs programmes de recherche scientifique et clinique sur leur maladie et prendre part plus facilement aux essais cliniques.

Sous la direction du DrĚýBrais, le Neuro a mis sur pied le Groupe d’étude sur les maladies neurologiques rares, unitĂ© multidisciplinaire vouĂ©e Ă  l’étude des milliers de maladies orphelines.

« Nous voulions nous assurer qu’il existerait un groupe où les patients, les médecins, les scientifiques et les sociétés pharmaceutiques pourraient trouver une oreille attentive et les compétences nécessaires pour répondre à leurs besoins. Un médecin a besoin d’un diagnostic précis pour l’un de ses patients? Une association médicale a besoin de diriger des patients et des familles, ou souhaite discuter de partenariats de recherche? Une société pharmaceutique voudrait savoir où elle doit s’adresser pour obtenir rapidement des renseignements sur des groupes de patients ou des questions d’intérêt scientifique? Pour répondre à ces différents besoins, le Neuro a mis sur pied une unité de recherche et de soins cliniques qui relève du Groupe d’étude sur les maladies neurologiques rares. »

Les membres de ce groupe ont déjà réalisé des progrès importants qui pourraient mener à des percées majeures, explique Eric Shoubridge, Ph. D., chef de groupe adjoint pour les maladies rares. Il souligne les travaux de Heidi McBride, Ph. D., qui, l’année dernière, a publié un article en collaboration avec une équipe de l’Université de Montréal dans lequel les chercheurs démontrent que certaines maladies, comme la maladie de Parkinson, pourraient avoir une composante auto-immune.

« Il ne s’agit encore que d’une hypothèse, mais cette découverte est importante, car elle pourrait changer toute la conception que nous avons de certaines maladies rares », précise-t-il.

Eric Shoubridge est un expert de renommĂ©e mondiale sur les mitochondries, organites intracellulaires qui assurent d’importantes fonctions, dont la rĂ©gulation du mĂ©tabolisme cellulaire et la production d’énergie pour assurer l’activitĂ© des cellules. Le dysfonctionnement mitochondrial est Ă  l’origine de plusieurs maladies rares, et les travaux de ce scientifique ont permis d’identifier de nombreux gènes responsables de cette anomalie.ĚýĚýĚýĚýĚýĚýĚý

En collaboration avec Anne-Claude Gingras, Ph. D., de l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum, à Toronto, Eric Shoubridge utilise une nouvelle technologie appelée BioID pour analyser des centaines de protéines dans le contexte des maladies mitochondriales.

« Lorsque nous ne connaissons pas le rĂ´le d’une protĂ©ine, nous avons recours Ă  cette technologie afin de dĂ©couvrir comment elle interagit avec d’autres protĂ©ines pour former un organite fonctionnel. En prĂ©sence d’un dysfonctionnement de l’organite, nous pouvons observer les changements qui se produisent dans les interactions entre les protĂ©ines. »ĚýĚý

Le Dr Guy Rouleau, qui dirige le Neuro et a supervisĂ© les travaux de doctorat du Dr Brais, a reçu de nombreux prix et distinctions pour avoir dĂ©couvert certains gènes responsables de maladies rares. L’annĂ©e dernière, son laboratoire a participĂ© Ă  une vaste Ă©tude ayant permis d’identifier le gèneĚýRNF213, qui prĂ©dispose les Canadiens français Ă  l’anĂ©vrisme intracrânien, lĂ©sion neurologique attribuable Ă  une faiblesse dans la paroi artĂ©rielle du cerveau. Chaque annĂ©e, un demi-million de personnes dans le monde meurent des suites d’un anĂ©vrisme intracrânien.

« Le Neuro n’était pas particulièrement reconnu pour ses dĂ©couvertes de nouveaux gènes, si ce n’est des travaux d’Eric Shoubridge », souligne le DrĚýBrais. « Le Dr Rouleau et moi avons changĂ© les choses. Nous sommes maintenant reconnus pour la dĂ©couverte de gènes responsables de maladies rares. Le Dr Rouleau s’intĂ©resse Ă©galement Ă  des maladies plus courantes, comme le tremblement essentiel et l’épilepsie. »

Les personnes atteintes d’une maladie rare peuvent trouver dans l’une des nombreuses cliniques du Neuro les services nécessaires au diagnostic et au traitement de leur affection.

« Certaines de nos cliniques se spĂ©cialisent dans le traitement d’une seule maladie, comme la clinique de la SLA, qui jouit d’une excellente rĂ©putation. Ainsi, en ce qui a trait Ă  la recherche sur la SLA, un nouveau chercheur principal, Gary Armstrong, Ph. D., s’est joint Ă  notre solide Ă©quipe composĂ©e notamment de Heidi McBride, Ph. D., et de Heather Durham, Ph.ĚýD. », prĂ©cise le Dr Brais. « Le Neuro possède Ă©galement une clinique des maladies neuromusculaires, une clinique de myopathie, une clinique d’ataxie ainsi qu’une clinique de neuropathie en collaboration avec le DrĚýColinĚýChalk, de l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral de MontrĂ©al. Viennent Ă©galement s’ajouter une clinique de myasthĂ©nie, aussi en collaboration avec le DrĚýChalk, et une clinique de neurogĂ©nĂ©tique oĂą le Dr Rouleau et moi recevons des patients atteints de maladies rares. Nous y sommes appuyĂ©s par Nancy Anoya, conseillère en gĂ©nĂ©tique spĂ©cialisĂ©e dans les maladies neurologiques gĂ©nĂ©tiques. »

Au Neuro, soins cliniques spécialisés et recherche de pointe sur les mécanismes cellulaires fondamentaux qui interviennent dans les maladies rares sont réunis sous un même toit, offrant ainsi aux patients un accès privilégié aux traitements les plus novateurs.

« Le Neuro favorise depuis toujours une approche multidisciplinaire oĂą gĂ©nĂ©ticiens, chercheurs, neurologues, radiologistes et pathologistes font Ă©quipe afin de discuter de cas rares et complexes dans le but de poser un diagnostic prĂ©cis et de proposer les meilleurs traitements », explique le DrĚýBrais. « Ensemble, ces spĂ©cialistes contribuent Ă  changer la vie des patients atteints de maladies neurologiques rares. »

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Le NeuroĚýĂ山ǿĽé

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de Ă山ǿĽé, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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