Ă山ǿĽé

Surmonter l’épilepsie, deuxième partie : Nicole Cresenz

Elle a épousé son fiancé cinq mois après l’intervention chirurgicale et invité d’autres patients à son mariage.

L’épilepsie est un trouble neurologique qui peut toucher des gens de tous les horizons. Trente pour cent des nouveaux patients sont des enfants qui, dans la moitiĂ© des cas environ, deviendront libres de crises au fil du temps. NicoleĚýCrescenzi, qui occupe maintenant le poste de productrice adjointe pour des Ă©missions d’actualitĂ© Ă  la radio anglaise de Radio-Canada, Ă  Victoria, s’est mise Ă  avoir des auras et Ă  subir des crises partielles vers l’âge de 15Ěýans.

«ĚýJ’ai consultĂ© plusieurs spĂ©cialistes, mais je crois qu’aucun n’a sĂ©rieusement envisagĂ© un diagnostic d’épilepsie.Ěý»

Nicole a continué de souffrir de légères crises d’épilepsie pendant ses études de premier cycle en communications à l’Université Carleton, à Ottawa.

«ĚýIl m’arrivait de m’évanouir et, lorsque je reprenais connaissance, j’étais incapable de prononcer un mot et je ne me souvenais pas de ce que j’avais Ă©tudiĂ©. C’était très dĂ©stabilisant. Je suis devenue très Ă©motive et troublĂ©e. C’était difficile de vivre de telles difficultĂ©s alors que j’étudiais dans un domaine oĂą il faut absolument pouvoir communiquer clairement.Ěý»

Nicole avait prévu de se rendre au Japon pour y enseigner l’anglais après l’obtention de son diplôme, mais elle a été forcée d’abandonner cet ambitieux projet lorsqu’elle s’est retrouvée à l’hôpital quelques semaines après la fin de ses études. Elle souffrait de violents maux de tête et sa langue était enflée.

«ĚýOn m’a dit que j’avais fait une crise tonico-clonique Ă  la maison.Ěý»

Bien des gens croient, Ă  tort, que les crises tonico-cloniques, appelĂ©es autrefois «Ěýgrand malĚý», constituent la seule forme de crises Ă©pileptiques. Il s’agit de crises gĂ©nĂ©ralisĂ©es causĂ©es par des dĂ©charges neuronales synchrones et incontrĂ´lables survenant simultanĂ©ment dans des rĂ©gions diffuses des deux hĂ©misphères cĂ©rĂ©braux.

Au cours de la phase tonique initiale, qui dure environ une minute, la personne perd subitement connaissance, ses muscles se contractent et ses membres se raidissent. Elle a du mal à respirer et son visage peut devenir bleu. Encore de nos jours, certains mythes entourent les crises tonico-cloniques. Le plus tenace est qu’une personne épileptique peut avaler sa langue pendant une crise, ce qui est impossible.

La phase clonique, qui suit parfois la phase tonique, est caractérisée par des spasmes et des secousses musculaires qui ne durent généralement pas plus d’une minute. La personne demeure souvent inconsciente pendant une courte période. Elle reprend ensuite lentement connaissance et peut sembler fatiguée et désorientée.

Cette crise tonico-clonique a changé la vie de Nicole.

«ĚýMon permis de conduire a Ă©tĂ© rĂ©voquĂ©, ce qui a Ă©tĂ© pour moi une grande contrariĂ©tĂ©, et je ne pouvais plus consommer d’alcool parce que je prenais des mĂ©dicaments, ce que je trouvais un peu ennuyeux lors de rencontres sociales.Ěý»

L’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique a permis de dĂ©celer la prĂ©sence d’une tumeur bĂ©nigne appelĂ©e «Ěýangiome caverneuxĚý» dans le cerveau de Nicole. Il s’agit d’une agglomĂ©ration de vaisseaux sanguins Ă  l’origine d’une malformation de la paroi vasculaire. Ces vaisseaux ne sont pas cancĂ©reux et ne peuvent pas s’étendre Ă  d’autres parties du corps. Mais les angiomes caverneux provoquent souvent des saignements qui peuvent entraĂ®ner des symptĂ´mes neurologiques, notamment des crises Ă©pileptiques. Cette anomalie Ă©tait vraisemblablement Ă  l’origine des troubles Ă©pileptiques qu’éprouvait Nicole depuis l’adolescence. Lorsqu’un neurologue de VictoriaĚý– ville natale de NicoleĚý– a vu sur les clichĂ©s d’imagerie que l’angiome caverneux de Nicole commençait Ă  saigner, il lui a fortement recommandĂ© de se faire opĂ©rer au Neuro.

«ĚýIl savait que le Neuro disposait des spĂ©cialistes et de la technologie nĂ©cessairesĚý», souligne Nicole.

Nicole a donc passĂ© 11Ěýjours Ă  l’UnitĂ© de surveillance de l’épilepsie, oĂą elle a Ă©tĂ© traitĂ©e par la DreĚýKobayashi, neurologue. On l’a sevrĂ©e de ses mĂ©dicaments afin de provoquer une crise Ă©pileptique et d’enregistrer ses rĂ©actions.

«ĚýJ’ai Ă©tĂ© particulièrement heureuse de pouvoir m’entretenir avec d’autres patients souffrant d’épilepsieĚý», souligne-t-elle. «ĚýPour la première fois de ma vie, je pouvais parler avec des personnes comme moi. Nous Ă©tions tous d’âges et d’horizons diffĂ©rents, mais nous pouvions nous asseoir ensemble et parler de nos crises. Nous n’étions plus seuls. Je me suis sentie immensĂ©ment soulagĂ©e.Ěý»

Six mois après le sĂ©jour de Nicole au Neuro, le DrĚýHall a rĂ©alisĂ© l’intervention chirurgicale.

«ĚýJ’étais assez calme le matin de l’intervention, mais pendant que j’attendais, couchĂ©e sur la civière Ă  l’extĂ©rieur de la salle d’opĂ©ration, j’ai Ă©tĂ© saisie de peur et je me suis mise Ă  pleurerĚý», se souvient Nicole. «ĚýLes infirmières et les mĂ©decins m’ont tenu la main, m’ont donnĂ© des papiers-mouchoirs et m’ont affirmĂ© que tout irait bien. Je me suis sentie très rassurĂ©e.Ěý»

Cinq mois après l’intervention, Nicole a épousé son fiancé. Certains patients dont elle avait fait la connaissance au Neuro et qui sont devenus ses amis ont été invités au mariage.

«ĚýJe suis libre de crises depuis l’intervention et j’ai cessĂ© graduellement de prendre des mĂ©dicaments. Je n’ai eu recours Ă  aucun mĂ©dicament depuis le mois de septembreĚý», prĂ©cise Nicole. «ĚýSelon le DrĚýHall, je n’aurai probablement pas besoin d’une autre intervention chirurgicale. Il m’a dit que je pouvais communiquer avec lui par courriel si j’avais des questions. Je lui en suis vraiment reconnaissante.Ěý»

«ĚýJ’ai rĂ©cupĂ©rĂ© mon permis de conduire. Je peux difficilement expliquer Ă  quel point ma vie a changĂ© depuis que j’ai Ă©tĂ© opĂ©rĂ©e.Ěý»

Pour lire le tĂ©moignage de TommyĚýHains, premier de la sĂ©rie Surmonter l’épilepsie, cliquez ici.

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Le NeuroĚýĂ山ǿĽé

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de Ă山ǿĽé, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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