Il y a peu de choses plus importantes que la capacité à respirer. Les thérapeutes respiratoires aident les patients à continuer de remplir cette fonction essentielle de la vie, souvent dans des conditions très difficiles comme à la suite d’une maladie grave ou d'une blessure.
Travaillant souvent dans les coulisses, leur travail est davantage mis en avant en raison de leur rôle important dans le traitement des patients atteints de cas graves de COVID-19. Ils sont également l'une des professions les plus à risque de contracter le virus des patients, car ils effectuent des intubations ainsi que des extubations qui peuvent envoyer des particules virales dans l'air.
Pour Eric Fontaine, les réalités de son travail ont changé depuis la COVID-19.
Un travail dynamique
La journée d’Eric Fontaine, un inhalothérapeute, commence comme celle de bien d’autres professionnels, c’est-à -dire en consultant ses courriels afin d’être au fait des nouvelles directives et des messages. Il visite ensuite des patients dans différents départements du Neuro pour effectuer certaines tâches, dont lire les dossiers des patients, préparer des médicaments et matériels nécessaires, faire une tournée ventilatoire des personnes sous respirateur, intubation, extubation et bronchoscopie.Ìý
Une des tâches importantes d’Eric est de communiquer avec d’autres hôpitaux pour voir s'il y a eu des ajustements dans leurs marches à suivre pour une procédure. Il se charge aussi de contacter la pharmacie, gérer les cas d’urgences, répartir le personnel et s'assurer que tout le monde va bien.
Pour Eric, la magie du travail est dans la collaboration. « Je pense que tout le monde devrait voir au moins une opération, en particulier une opération d'urgence », dit-il. « Vous pouvez voir à la fois la fragilité d'un être humain, dont la condition peut changer rapidement, et toute l'énergie et la collaboration mises pour le sauver - c'est pour moi la définition de ce que l'humanité devrait être. »
De nouvelles réalités face au changement
La COVID-19 a profondément altéré le travail des inhalothérapeutes, comme Eric. « Au début de la crise, ça nous a pris beaucoup d'énergie. Les recommandations changeaient constamment. À tous les jours, voire aux heures, il a fallu changer et faire évoluer nos pratiques », explique-t-il.
Ces changements ont dû être assimilés et réévalués à de multiples reprises. « Certaines étapes ont dû être rectifiées, comme les protocoles liés au port du masque, de la visière, ou de la jaquette de protection. Certaines interventions qui se déroulaient uniquement dans une salle ont dû être modifiées pour se faire en deux lieux distincts pour la protection de tous. Il a fallu un mois, pour que le personnel commence à s'adapter aux nouvelles réalités », ajoute-t-il.
Pour Eric, ce changement est une preuve que même en temps de pandémie, les travailleurs de la santé sont capables de répondre au besoin des patients et de s'adapter. « L'être humain est naturellement réfractaire au changement, mais il sait s'adapter rapidement en cas de besoin », affirme Eric.