Le 8 juin 2020 – Le Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal) compte parmi les quelques partenaires hors Union européenne (UE) – au nombre de trois seulement – du tout nouveau consortium EUbOPEN (Enabling and Unlocking biology in the OPEN), dont la mission est la création d’outils chimiques en libre accès pour le décodage biologique des processus pathologiques. L’initiative est assortie d’un budget total de 66 millions d’euros.
Les petits outils chimiques font partie des instruments les plus puissants et les plus polyvalents dont disposent les scientifiques pour explorer les processus biologiques en jeu dans les états pathologiques. En effet, ils leur permettent d’étudier les protéines avec une extrême spécificité et d’éviter ainsi d’agir inopinément sur d’autres protéines. Idéalement, chaque protéine humaine aurait son outil chimique attitré.
EUbOPEN entend mettre au point et distribuer des outils chimiques de grande qualité pour 1 000 protéines (soit le tiers des protéines utilisables à des fins pharmacologiques dans le corps humain), dont on a grand besoin en recherche fondamentale et appliquée. Grâce à ces outils en libre accès, offerts sans restriction, les chercheurs du milieu universitaire et du secteur privé pourront explorer la biologie des processus pathologiques dans le but de découvrir des cibles thérapeutiques et des traitements.
Premier établissement du monde à adhérer à la science ouverte, Le Neuro mettra des composés à l’épreuve dans le laboratoire du Dr Edward Fon et sur sa Plateforme de découverte de médicaments en phase précoce, qui met à profit des percées en technologie des cellules souches pour la conception d’analyses conformes aux normes de l’industrie et la découverte de traitements axés sur le patient. Au fil de leur collaboration, Le Neuro et les membres de l’UE partageront outils, protocoles et savoir-faire.
« Grâce à cette formidable plateforme, unique en son genre, nous créons les cellules les plus spécifiques qui soient pour l’étude d’une maladie, puisqu’elles proviennent des tissus du patient lui-même; il va sans dire que c’est beaucoup mieux que des cellules génériques ou animales, explique le Dr Fon, directeur scientifique. En mettant à l’essai les outils chimiques du consortium EUbOPEN dans les cellules mêmes du patient, nous pourrions découvrir des traitements et peut-être même guérir des maladies neurologiques dévastatrices », avance le chercheur.
EUbOPEN élaborera des composés au moyen de nouvelles technologies et les mettra à l’essai dans des analyses de tissus humains bien caractérisés et propres à la maladie étudiée en immunologie, en oncologie et en neurosciences. Le matériel et le savoir issus de ces travaux – banques chimiogénomiques, sondes chimiques, protocoles d’analyse et données de recherche connexes – seront mis à la disposition des chercheurs en libre accès, sans restriction.
Le consortium EUbOPEN est constitué de 22 organisations partenaires, à savoir des universités, des instituts de recherche, des membres de la European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations ainsi que des petites et moyennes entreprises. EUbOPEN est codirigé par l’Université Goethe de Francfort et Boehringer Ingelheim, qui ont procédé à une annonce conjointe le 8 juin dernier. Pour en savoir davantage et lire le communiqué annonçant la mise sur pied de EUbOPEN,