La propriété de la personnalité en droit civil: une hérésie?
Cet été, le Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé tiendra sa deuxième série de séminaires d’été auxquels toute la communauté de la Faculté de droit est invitée à prendre part. Le but principal de ce séminaire d’été est d’offrir un forum aux jeunes chercheurs pour présenter leurs idées et débattre de celle d’autres chercheurs dans un cadre informel.
Le premier séminaire sera prononcé par Étienne Cossette-Lefebvre, BCL/LLB'14. Sa présentation sera en français.
¸éé²õ³Ü³¾Ã©
Dans le monde moderne, sous l’impulsion des biotechnologies, le corps humain, de même que ses éléments ou produits, s’insèrent de plus en plus dans le commerce. Les attributs personnels, tels le nom, l’image, la voix ou la vie privée, se voient couramment assigner une valeur pécuniaire, et font l’objet de concessions moyennant contreparties en argent. Pourtant, la tradition civiliste se refuse à analyser les rapports du sujet à sa personnalité en termes de propriété, préférant recourir à la catégorie des « droits de la personnalité ».Â
Les droits de la personnalité sont traditionnellement exclus du patrimoine. À ce titre, ils sont dits incessibles, intransmissibles, insaisissables, imprescriptibles et indisponibles. Au contraire, la propriété est présentée comme le plus important des droits patrimoniaux, avec le droit de créance, et sa pleine aliénabilité, cessibilité et transmissibilité en seraient un attribut capital. Propriété et droits de la personnalité seraient donc antinomiques, et il serait hérétique de parler de « propriété de la personnalité » en droit civil. Or, cette antinomie n’est qu’imaginaire. À notre avis, et nous nous concentrerons surtout sur le droit québécois pour le démontrer, la personnalité humaine est constitutive d’un véritable bien, et les droits de la personnalité sont de véritables droits de propriété.
Biographie
Étienne Cossette-Lefebvre obtient en mai 2010 une mention d’honneur du Collège Jean-de-Brébeuf pour avoir complété ave très grande distinction le programme multidisciplinaire conduisant à l’obtention du diplôme intégré en Sciences, lettres et arts. En mai 2014, il obtient son B.C.L./LL.B (Honours) de la Faculté de droit de l’Université Ã山ǿ¼é. Son passage à la Faculté lui vaut la J.W. McConnell Scholarship, le Wilson&Lafleur Prize, le Wainwright Essay Prize et le Selma and Jak Almaleh Prize. Son nom figure également à la liste d’honneur du Doyen, et il est membre de la Golden Key International Honour Society. Au cours de ses études en droit, il effectue un stage à la Cour d’appel du Québec ainsi qu’à Éducaloi. Il travaille aussi comme tuteur et comme assistant de recherche auprès de professeurs, et représente l’Association des étudiant-e-s en droit à un des comités de réforme du curriculum de la Faculté. Inscrit à la formation professionnelle du Barreau du Québec, il réalisera en 2015 un stage auprès d’un juge de la Cour d’appel du Québec.Â
Pour davantage d'information, prière d'écrire à mara.goodman [at] mail.mcgill.ca.