Ă山ǿĽé

Nouvelles

Les pères : quelle importance ont-ils?

Une nouvelle recherche du CUSM met en évidence l’importance des pères dans la neurobiologie et le comportement de leur progéniture

Encore avec la technologie d’aujourd’hui,  il faut un homme et une femme pour concevoir un bĂ©bĂ©. Mais les deux parents sont-ils aussi importants pour Ă©lever un enfant ? De nombreuses Ă©tudes ont fait ressortir l’importance de la mère, mais rares sont celles qui, jusqu’à maintenant, ont clairement dĂ©fini la valeur du rĂ´le du père. De nouvelles dĂ©couvertes de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé (IR-CUSM) rĂ©vèlent que l’absence du père pendant des pĂ©riodes de croissance critiques entraĂ®ne une altĂ©ration des aptitudes sociales et comportementales chez les adultes – du moins chez les souris. Cette Ă©tude, publiĂ©e aujourd’hui dans la revue Cerebral Cortex, est la première Ă  associer l’absence du père Ă  des caractĂ©ristiques sociales et Ă  les corrĂ©ler Ă  des modifications physiques du cerveau.

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 4 December 2013
« MĂŞme si notre Ă©tude a Ă©tĂ© menĂ©e sur des souris, les rĂ©sultats sont d’une extrĂŞme pertinence pour les humains », affirme l’auteure principale de l’étude, Dre Gabriella Gobbi, qui est chercheuse de l’axe des maladies mentales et de la toxicomanie Ă  l’IR-CUSM et professeure agrĂ©gĂ©e Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé. « Nous avons utilisĂ© des souris de Californie qui est une espèce monogame, comme certaines populations humaines, chez laquelle les deux parents participent au soin de leurs petits. »

« Puisque nous pouvons contrĂ´ler leur environnement, nous pouvons compenser pour les facteurs qui diffèrent entre elles », ajoute le premier auteur, Francis Bambico, un ancien Ă©tudiant de la Dre Grobbi Ă  l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé qui est maintenant postdoctorant au Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) de Toronto. « Les Ă©tudes de laboratoire sur des souris peuvent donc ĂŞtre plus faciles Ă  interprĂ©ter que celles sur des humains, chez qui il est impossible de contrĂ´ler toutes les influences pendant le dĂ©veloppement. »

La Dre Gobbi et ses collègues ont comparé le comportement social et l’anatomie cérébrale de souris élevées avec leurs deux parents à ceux de souris élevées seulement par leur mère. Les souris élevées sans père avaient des interactions sociales anormales et étaient plus agressives que leurs homologues élevés avec leurs deux parents. Ces traits de comportement  étaient plus importants chez les souriceaux femelles que chez leurs frères. Les femelles élevées sans père étaient également plus sensibles à l’amphétamine, un médicament stimulant.

« Les déficits comportementaux observés sont en accord avec les études menées sur des enfants élevés sans leur père », précise Dre Gobbi, qui est également psychiatre au CUSM.                    « Il a été démontré que ces enfants sont plus à risque d’adopter un comportement déviant et d’abuser de substances psychoactives. Ces constatations laissent croire que les souris constituent un bon modèle pour comprendre le mode d’apparition de ces effets chez l’humain. »

Chez les bébés privés de père, l’équipe de recherche a également repéré des anomalies dans le cortex préfontal de la souris – une partie du cerveau qui contribue à contrôler l’activité sociale et cognitive. Ces anomalies étaient corrélées avec les modifications de leur comportement.

« C’est la première fois que des résultats de recherche démontrent l’influence de l’absence du père sur la neurologie de la descendance pendant le développement », conclut la Dre Gobbi. « Ces résultats devraient inciter les chercheurs à se pencher plus en profondeur sur le rôle des pères pendant des étapes cruciales de la croissance et à chercher à faire comprendre que les deux parents sont importants pour le développement de la santé mentale de l’enfant. »

À propos de l’étude

L’article intitulĂ© Father absence in the monogamous California mouse impairs social behavior and modifies dopamine and glutamate synapses in the medial prefrontal cortex, a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par Francis Bambico (auteur principal) du laboratoire de neurobiologie comportementale du Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) de Toronto, ainsi que par Baptiste Lacoste, Patrick Hattan et Gabriella Gobbi de l’unitĂ© de psychiatrie neurobiologique du dĂ©partement de psychiatrie du Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé Ă  MontrĂ©al. Le journal Cerebral Cortex est publiĂ© par Oxford University Press.

 Liens connexes

  • Article cité :
  • Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé (CUSM) :
  • Institut de recherche du CUSM :
  • UniversitĂ© Ă山ǿĽé : www.mcgill.ca

Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) :

Back to top