Milan Kundera
(1929-...)
Dossier
Le roman selon Milan Kundera
L'héritage de Cervantès et la mission ontologique du roman, par Alex Noël, 14 juin 2012 |
---|
Quiconque a déjà lu Milan Kundera sait que l'Europe (comme entité culturelle, non pas géographique) occupe une place centrale dans sa pensée artistique. Aussi n'est-il guère surprenant que la réflexion romanesque de Milan Kundera, dans son essai intitulé L'art du roman, s'ouvre sur la crise de l'humanité européenne, au sens où l'entendait Husserl. Cette crise, selon le philosophe, trouverait sa source chez Descartes, au début des Temps modernes, dans « le caractère unilatéral des sciences européennes qui avaient réduit le monde à un simple objet d'exploration technique et mathématique » (Kundera, 1986, p. 13). Contrairement à la philosophie grecque qui traiterait du monde dans son ensemble, les Temps modernes récuseraient le « monde concret de la vie » (Kundera, 1986, p. 14) en dehors du champ des connaissances. Dès lors, dans les tunnels de la spécialisation scientifique de la Modernité, l'homme perdrait de vue l'ensemble du monde et de lui-même pour tomber dans ce que Heidegger, disciple de Husserl, nommait l'oubli de l'être. Milan Kundera, en tant que romancier, ajoute toutefois une nuance importante au discours des deux phénoménologues : « le fondateur des Temps modernes n'est pas seulement Descartes mais aussi Cervantès. » (Kundera, 1986, p. 14) Dans leur jugement des Temps modernes, Husserl et Heidegger négligent l'auteur de Don Quichotte et, avec lui, la naissance du roman moderne. Pourtant, « [s]'il est vrai que la philosophie et les sciences ont oublié l'être de l'homme, il apparaît d'autant plus nettement qu'avec Cervantès un grand art européen s'est formé qui n'est rien d'autre que l'exploration de cet être oublié. » (Kundera, 1986, p. 15) Ainsi, toutes les questions que la science européenne aurait récusées (« l'être de l'homme », « le monde dans son ensemble », « le monde concret de la vie » (Kundera, 1986, p. 13-14)) semblent avoir trouvé une certaine postérité à l'intérieur du roman, devenu leur asile. Dès lors que la réflexion ontologique s'inscrit non plus dans un cadre scientifique, mais romanesque – c'est-à-dire artistique –, aucune entrave cartésienne ne la retient ; aucun domaine de la connaissance ne se ferme devant elle. Ainsi libérée, la pensée romanesque peut dès lors accéder à tous les champs de connaissance en se faisant tour à tour « métaphorique, ironique, hypothétique, hyperbolique, aphoristique, drôle, provocatrice, fantaisiste » (Kundera, 2005, p. 88) et surtout : libre. Mais le prix à payer pour accéder à un tel continent est celui de sa propre scientificité à laquelle elle doit renoncer en y entrant, ainsi que la part de doute qui en découle. Ainsi, depuis le début des Temps modernes, le roman, selon Milan Kundera, poursuivrait une mission essentiellement ontologique : qu'est-ce que l'individu? En quoi consiste son identité? Le romancier, en tant qu'héritier de Cervantès, aurait en effet le devoir de découvrir « une portion jusqu'alors inconnue de l'existence » (Kundera, 1986, p. 16), c'est-à-dire, insiste à plusieurs reprises Kundera, de mettre à jour ce que seul le roman peut désormais découvrir. Milan Kundera recompose l'histoire du genre romanesque à la lumière de cette interrogation ontologique : tous les grands romanciers auraient cherché à y répondre, dévoilant au passage différents aspects de l'existence. L'histoire du roman équivaudrait à la succession de leurs découvertes : Tolstoï, le premier, convoque l'histoire pour s'interroger sur la capacité qu'a l'homme d'être libre ou non face à elle, de lui échapper; Thomas Mann émet quant à lui l'hypothèse que l'individu n'est jamais aussi conscient de ses actes qu'il le voudrait : des archétypes immémoriaux, transmis sous forme de mythes, téléguideraient ses actions depuis le puits du passé. Néanmoins, suite à cette question ontologique qui engendre sa pensée, qui la met en mouvement, jamais le parcours idéel du romancier ne sera autre chose qu'une Dzé de réponse à cette énigme. Les deux mi-temps de l'histoire du roman. Milan Kundera entretient la conviction que l'histoire du genre romanesque n'est unie par aucun sens commun : chaque romancier est à la recherche de cette histoire, la recompose et la redéfinit sans cesse par ses oeuvres. Aussi insiste-t-il sur sa vision personnelle de l'histoire du roman, qu'il divise en deux mi-temps. Cette césure est essentielle à la compréhension de sa propre pratique romanesque (elle en constitue en quelque sorte la genèse). Elle surviendrait quelque part entre le XVIIIᵉ et le XIVᵉ siècle, rangeant d'un côté Cervantès, Rabelais, Diderot, Sterne, Laclos, Richardson et de l'autre Scott, Balzac, Flaubert, Proust, Tolstoï, « comme si l'art du roman, par exemple, contenait deux Dzés différentes (deux façons différentes d'être roman) qui ne pouvaient pas être exploitées en même temps, parallèlement, mais successivement, l'une après l'autre. » (Kundera, 1993, p.74) C'est lorsque qu'il rend hommage à Diderot que Kundera synthétise le mieux l'esprit qui a animé les romanciers de la première mi-temps: « 1) la liberté euphorique de la composition; 2) le voisinage constant des histoires libertines et des réflexions philosophiques; 3) le caractère non-sérieux, ironique, parodique, choquant, de ces mêmes réflexions. » (Kundera, 1993, p. 97) On sent par ailleurs, à la lecture des Testaments trahis, une certaine nostalgie de la part de l'auteur envers cette liberté euphorique dont bénéficiaient les premiers romanciers de l'histoire du roman. Parce que nous sommes conditionnés par l'esthétique de la deuxième mi-temps, les romans qui la précèdent, déplore l'écrivain, nous semblent vieillis, possèdent des nuances qui se perdent et dont la compréhension nous échappe. La deuxième mi-temps, avec son impératif de la composition et de la vraisemblance, aurait donc occulté la première, nous la rendant en quelque sorte étrangère. Avec cette deuxième mi-temps, le roman opère, selon Milan Kundera, une éܳپDz de l'ouverture : le roman resserre sa composition autour de la scène, avec ses décors, ses dialogues, ses actions. Le but que poursuit désormais le romancier est la saisie de la réalité telle qu'elle est, c'est-à-dire qu'il cherche à retenir, par la description, la fuite du moment présent. Ce faisant, chez Balzac ou encore chez Dostoïevski, la composition acquiert un caractère théâtral, c'est-à-dire « concentrée a) sur une seule intrigue (contrairement à la pratique de la composition "picaresque" qui est une suite d'intrigues différentes) ; b) sur les mêmes personnages (laisser les personnages quitter le roman au milieu de la route, ce qui était normal pour Cervantès, est considéré comme un défaut) ; c) sur un espace de temps étroit » (Kundera, 1993, p. 157). La scène concentre en elle toute la complexité de l'intrigue, la psychologie, la pensée du roman dont elle ne garderait que l'essentiel afin de faire progresser le récit avec une rigueur logique implacable. Tout ce qui n'est pas lié à l'unité de la scène deviendrait secondaire, c'est-à-dire inessentiel, oublié par sa mécanique. Les romanciers du troisième temps. Si le romancier, nostalgique de l'incroyable liberté dont jouissaient Rabelais et Diderot, cherche à renouer avec leur pratique, il ne peut néanmoins reprendre « le fil là où il a été coupé » (Kundera, 1993, p. 29) : il doit tenir compte de l'immense apport du XIXᵉ. Ainsi, ce que Kundera propose pour réintégrer l'esprit des premiers romanciers dans la pratique romanesque, c'est un pari pour le moins audacieux : réconcilier la liberté euphorique avec la rigueur de la composition afin de se « donner pour base toute l'expérience historique du roman. » (Kundera, 1993, p.92) En cela résiderait le grand défi artistique de Milan Kundera: opérer une réconciliation entre les deux mi-temps du roman, tout en découvrant au passage de nouvelles Dzés pour l'art romanesque, c'est-à-dire se faire à la fois synthèse et renouvellement de cette forme. Le romancier ne se considère toutefois pas comme le premier dans cette entreprise :
Ainsi, le roman kunderien, contrairement au Nouveau Roman, ne s'érige pas en rupture avec son passé, mais cherche à en incarner la réunification. Le grand reproche que fait d'ailleurs Milan Kundera à la production romanesque contemporaine, outre qu'elle ne dit rien de nouveau sur l'homme et qu'elle manque d'ambition, est qu'elle « est faite de romans hors de l'histoire du roman » (Kundera, 1993, p. 27). Or, les grandes oeuvres d'art, plaide-t-il, doivent participer à l'histoire de leur art, car ce n'est qu'à l'intérieur de ce contexte qu'on peut en saisir la nouveauté, voire la valeur. Aussi Kundera est-il profondément attaché à l'histoire de son art, une histoire humaine, défend-t-il, faite par l'homme, une revanche contre l'autre histoire, « cette force hostile, inhumaine qui, non invitée, non désirée, envahit de l'extérieur nos vies et les démolit. » (Kundera, 1993, p. 25) Dans cette recomposition personnelle, intimiste, de l'histoire du roman et, plus encore, dans les lectures qu'il nous livre des grands classiques qui la composent, l'auteur de L'Art du roman et des Testaments trahis ne dresse pas uniquement la généalogie de son oeuvre : il est aussi à la recherche de Dzés nouvelles pour l'art romanesque. Cette voix qui nous « parle », il ne faut pas l'oublier, n'est pas celle d'un théoricien, mais bien celle d'un romancier. Aussi, c'est véritablement en praticien que son regard se pose. La voix du praticien, contrairement au théoricien, vient de l'intérieur, c'est-à-dire du lieu où les romans se créent : Kundera dans Une Rencontre, confie que « [q]uand un artiste parle d'un autre, il parle toujours (par ricochet, par détour) de lui-même et là est tout l'intérêt de son jugement. » (Kundera, 2009, p. 23) Plus précisément, l'auteur cherche de nouvelles Dzés qui seraient contenues dans ces romans, mais qui auraient été peu explorées, voire oubliées, par les générations de romanciers qui ont suivi. Ainsi, quand Kundera nous livre sa lecture d'un roman (ou d'une composition musicale, car cela dépasse le cadre romanesque), c'est aussi de lui-même qu'il nous parle, de sa propre poétique du roman qui s'élabore par la lecture, par cette histoire du roman qu'il articule, d'où toute son importante pour la compréhension de l'oeuvre kunderienne. Conclusion. Nombreux sont les romanciers qui n'ont pas écrit sur leur propre pratique. C'est pourquoi les écrits essayistiques de Milan Kundera nous offrent un regard précieux sur l'art romanesque : ils nous ouvrent sur ce lieu où les romans s'élaborent, dans les lectures qui les préparent, dans la vision du monde qui les entourent. Il va sans dire que le présent dossier ne saurait rendre compte de l'ampleur de la réflexion romanesque kunderienne, l'une des plus élaborées parmi les romanciers, pas plus qu'il ne la remplace. Nous avons préféré nous concentrer sur la genèse de son art du roman, écartant ainsi des aspects essentiels de sa pratique romanesque, tels que l'influence de la musique, l'anti-lyrisme, l'ironie ou encore l'introduction de l'essai à l'intérieur du roman. Aussi encourageons-nous le lecteur à se référer aux quatre essais mentionnés au cours de ce dossier, lesquels lui fourniront une vision plus exhaustive de l'art romanesque de Milan Kundera. Enfin, pour à la fois conclure et introduire la bibliographie qui suit, il nous apparait opportun de citer l'extrait suivant tiré du Rideau:
Ouvrages cités :
|
Bibliographie
Ouvrages cités |
---|
La présente bibliographie – en cours d'élaboration – présente une sélection d'extraits dans lesquels Milan Kundera s'exprime sur sa vision du roman. La plupart d'entre eux sont tirés des quatre essais qu'il a publié au fil des ans, lesquels contiennent incontestablement la part la plus importante de ses écrits sur l'art du roman. Toutefois, nous avons jugé pertinent d'y ajouter aussi des extraits tirés des oeuvres de fiction, extraits où l'auteur s'exprime sur l'art romanesque ou encore commente l'oeuvre en cours d'élaboration. Ces extraits, souvent moins étayés que ceux des essais, donne toutefois accès à une autre dimension de la pensée du romancier sur sa pratique : celle contenue à l'intérieur même de son oeuvre. Enfin, le lecteur trouvera aussi des citations tirées de diverses publications (entrevues, préfaces, chroniques, etc.). Si une bonne part d'entre elles furent intégrées dans les essais lors de leur rédaction, ce n'est pas le cas de toutes. |
Essais : L'art du roman, Paris, Gallimard (Folio), 1986, 193 p. Les testaments trahis, Paris, Gallimard (Folio), 1993, 330 p. Le Rideau : essai en sept parties, Paris, Gallimard, 2005, 196 p. Une rencontre, Paris, Gallimard, 2009, 203 p. Fiction : Le livre du rire et de l'oubli, nouvelle édition revue par l'auteur, traduit du tchèque par François Kerel, Paris, Gallimard (Du monde entier), 1985, 321 p. Divers (préfaces, entrevues, etc.) : « Préface » de Lakis Proguidis, La conquête du roman : De Papadiamantis à Boccace, Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. IX-XIV. « Préface » de François Ricard, La Littérature contre elle-même , Montréal, Boréal, 2002, p. 7-14. « Clarifications, Elucidations: an interview with Milan Kundera », dans The Review of Contemporary Fiction, été 1989, p. 7-11. |
Citations
L'art du roman, Paris, Gallimard (Folio), 1986, 193 p. |
---|
« S'il est vrai que la philosophie et les sciences ont oublié l'être de l'homme, il apparaît d'autant plus nettement qu'avec Cervantès un grand art européen s'est formé qui n'est rien d'autre que l'exploration de cet être oublié. […] Un à un, le roman a découvert, à sa propre façon, par sa propre logique, les différents aspects de l'existence : avec les contemporains de Cervantès, il se demande ce qu'est l'aventure; avec Samuel Richardson, il commence à examiner "ce qui se passe à l'intérieur", à dévoiler la vie secrète des sentiments; avec Balzac, il découvre l'enracinement de l'homme dans l'Histoire; avec Flaubert, il explore la terra jusqu'alors incognita du quotidien; avec Tolstoï, il se penche sur l'intervention de l'irrationnel dans les décisions et le comportement humains. Il sonde de temps : l'insaisissable moment passé avec Marcel Proust; l'insaisissable moment présent avec James Joyce. Il interroge, avec Thomas Mann, le rôle des mythes qui, venus du fond des temps, téléguident nos pas. Et cætera, et cætera. » (p. 15) |
Les testaments trahis, Paris, Gallimard (Folio), 1993, 330 p. |
« La création du champ imaginaire où le jugement moral est suspendu fut un exploit d'une immense portée : là seulement peuvent s'épanouir des personnages romanesques, à savoir des individus conçus non pas en fonction d'une vérité préexistante, en tant qu'exemples du bien ou du mal, ou en tant que représentations de lois objectives qui s'affrontent, mais en tant qu'êtres autonomes fondés sur leur propre morale, sur leurs propres lois. » (p. 16) |
Le Rideau : essai en sept parties, Paris, Gallimard, 2005, 196 p. |
« La prose : ce mot ne signifie pas seulement un langage non versifié; il signifie aussi le caractère concret, quotidien, corporel de la vie. Dire que le roman est l'art de la prose n'est donc pas une lapalissade; ce mot définit le sens profond de cet art. L'idée ne vient pas à Homère de se demander si, après leurs nombreux corps-à-corps, Achille ou Ajax avaient gardé toutes leurs dents. Par contre, pour Don Quichotte et pour Sancho, les dents sont un perpétuel souci, les dents qui font mal, les dents qui manquent. […] Mais la prose, ce n'est pas seulement le côté pénible ou vulgaire de la vie, c'est aussi une beauté jusqu'alors négligée : la beauté des sentiments modestes, par exemple, cette amitié empreinte de familiarité qu'éprouve Sancho pour Don Quichotte. » (p. 21) |
Une rencontre, Paris, Gallimard, 2009, 203 p. |
« Le roman est né avec les Temps modernes qui ont fait de l'homme, pour citer Heidegger, le "seul véritable subjectum", le "fondement de tout". C'est en grande partie grâce au roman que l'homme s'installe sur la scène de l'Europe en tant qu'individu. Loin du roman, dans nos vies réelles, nous ne savons pas grand-chose de nos parents tels qu'ils étaient avant notre naissance; nous ne connaissons nos proches que par fragments; nous les voyons arriver et partir; à peine disparaissent-ils, leur place est prise par d'autres : ils forment un long défilé d'êtres remplaçables. Seul le roman isole un individu, éclaire toute sa biographie, ses idées, ses sentiments, le rend irremplaçable : fait de lui le centre de tout. » (p. 53) |
Le livre du rire et de l'oubli, nouvelle édition revue par l'auteur, traduit du tchèque par François Kerel, Paris, Gallimard (Du monde entier), 1985, 321 p. |
« La symphonie est une épopée musicale. On pourrait dire qu'elle ressemble à un voyage qui conduit, à travers l'infini du monde extérieur, d'une chose à une autre, de plus en plus loin. Les variations aussi sont un voyage. Mais ce voyage-là ne conduit pas à travers l'infini du monde extérieur. Vous connaissez certainement la pensée où Pascal dit que l'homme vit entre l'abîme de l'infiniment grand et l'abîme de l'infiniment petit. Le voyage des variations conduit au-dedans de cet autre infini, au-dedans de l'infinie diversité du monde intérieur qui se dissimule en toute chose. |
« Préface » de Lakis Proguidis, La conquête du roman : De Papadiamantis à Boccace, Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. IX-XIV. |
« [L]a nouvelle et le roman ne sont pas jugés ici comme des entités différentes, opposées (à juste titre, selon moi : je n'ai jamais vu de différence essentielle entre une nouvelle de Tchekhov et un roman de Flaubert), mais comme deux Dzés formelles du même art (l'art qui, à cause du vocabulaire dont nous disposons, n'a pas de nom : l'art de la prose, si on veut; ou l'art du roman si on consent à considérer la nouvelle tout simplement comme la petite forme du roman.) » (p. XII) |
« Préface » de François Ricard, La Littérature contre elle-même , Montréal, Boréal, 2002, p. 7-14. |
« Définir la valeur d'un roman, d'un film, c'est tâcher de saisir ce que celui-ci a apporté de nouveau et d'irremplaçable, dire quels aspects jusqu'alors inconnus de l'existence il a découvert. Considérons donc le critique comme un découvreur de découvertes. |
« Clarifications, Elucidations: an interview with Milan Kundera », dans The Review of Contemporary Fiction, été 1989, p. 7-11. |
« There are metaphysical problems, problems of human existence, that philosophy has never known how to grasp in all their concreteness and that only the novel can seize. This said, these novelists (particularly Broch and Musil) made of the novel a supreme poetic and intellectual synthesis and accorded it a preeminent place in the cultural totality. » (p.9) |