Ă山ǿĽé

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Une découverte génétique sur la cécité infantile

Dr Robert Koenekoop, directeur du Laboratoire de génétique oculaire à l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM, qui est un des co-chercheurs principaux de cette étude
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 13 January 2015

La découverte de gènes associés à la cécité infantile offre des bénéfices immédiats aux personnes qui vivent avec la cécité et la perte de vision, ainsi qu’à leurs familles et à leurs physiciens. Le fait d’établir une cause génétique vient confirmer le diagnostic clinique au niveau moléculaire, ce qui permet d’envisager les pronostics visuels à venir, de suggérer des thérapies, et d’inviter certains patients à se joindre à des essais cliniques. Alors que plus de 200 gènes impliqués dans la dégénérescence de la rétine ont été identifiés, environ 40 à 50 % des cas sont toujours un mystère.

Lorsqu’une fillette de 11 ans, Naomi Lalandec, a franchi la porte de la clinique du Dr Robert Koenekoop Ă  l'HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants du Centre universitaire de santĂ© Ă山ǿĽé (CUSM), souffrant de cĂ©citĂ© et de nanisme dĂ» au syndrome d’Oliver McFarlane, sa mutation, inconnue jusqu’alors, a dĂ©clenchĂ© une chasse aux gènes partout dans le monde. En comparant son gĂ©nome Ă  celui d'autres patients souffrant du syndrome d’Oliver McFarlane et de l’amaurose congĂ©nitale de Leber (ACL), une autre forme de cĂ©citĂ© infantile, les chercheurs ont dĂ©couvert un nouveau gène essentiel Ă  la vision. Ce qui rend cette percĂ©e exceptionnelle, c’est qu'elle ouvre la voie Ă  de nouvelles perspectives de traitement non seulement contre le syndrome d’Oliver McFarlane et de l’ACL, mais aussi, potentiellement, contre d'autres maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives de la rĂ©tine.
« C'Ă©tait comme chercher une aiguille dans une botte de foin », dĂ©clare le Dr Koenekoop, qui est Ă©galement chercheur Ă  l'Institut de recherche du CUSM et professeur de gĂ©nĂ©tique humaine, de chirurgie et d’ophtalmologie pĂ©diatrique Ă  l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé. « C'Ă©tait tellement Ă©vident pour nous tous que nous avions Ă  faire Ă  quelque chose d’important : un nouveau gène, possiblement une nouvelle voie pathologique, une nouvelle approche en matière de traitement. »


Grâce au soutien continu de la Foundation Fighting Blindness Canada, le plus grand organisme philanthropique canadien se consacrant Ă  la recherche sur la cĂ©citĂ©, le Dr Koenekoop a passĂ© plus d'une dĂ©cennie Ă  chercher les gènes liĂ©s Ă  cet handicap visuel. Ces recherches ont rĂ©uni une Ă©quipe internationale de scientifiques, dont le Dr Michel Cayouette de l'Institut de recherches cliniques de MontrĂ©al (IRCM), la Dre Doris Kretzschmar de l'Oregon Health and Science University, le Dr Jacek Majewski du Centre d'innovation GĂ©nome QuĂ©bec et UniversitĂ© Ă山ǿĽé ainsi que plus de 30 autres chercheurs venus du monde entier. Ensemble, ils ont identifiĂ© des mutations du gène PNPLA6 dans les familles atteintes de dĂ©gĂ©nĂ©rescence de la rĂ©tine. C'est le 20e gène associĂ© Ă  l’ACL et le premier associĂ© au syndrome d’Oliver McFarlane.


Bien que le gène PNLPA6 soit connu depuis plus de 45 ans, personne n’avait identifié, jusqu'à maintenant, que des mutations dans ce gène pouvaient conduire à une dégénérescence de la rétine. Pour mieux comprendre le rôle de ce gène, l'équipe a étudié des drosophiles (mouche du vinaigre). Ils ont appris que le gène PNPLA6 s’exprime et se situe dans les photorécepteurs (les cellules de détection de lumière dans l'œil) et que la mutation du gène provoque la mort des photorécepteurs.


Afin de déterminer à quoi servait le gène PNPLA6 dans les photorécepteurs, l'équipe a effectué une série d’expériences. Ils ont pu observer que certains lipides étaient élevés dans les drosophiles avec la mutation PNPLA6, ce qui leur a permis de conclure que le gène PNPLA6 affecte le métabolisme des phospholipides. Les phospholipides sont situés dans nos membranes cellulaires où ils influent sur la forme et le fonctionnement de la membrane. Ils influencent également la façon dont les cellules communiquent entre elles en déterminant quels signaux seront capables de traverser les membranes cellulaires. Lorsque les phospholipides cessent d’agir comme ils le doivent, d'importants signaux se perdent et les cellules ne peuvent plus conserver leurs structures ou répondre à leur environnement.


Cette nouvelle compréhension du rôle du métabolisme des phospholipides dans la biologie des photorécepteurs ouvre la voie à de nouveaux traitements susceptibles de sauver la vue des patients. Ces résultats, qui ont le potentiel de changer la donne, ont été publiés le 9 janvier 2015, dans la prestigieuse revue scientifique Nature Communications.


« Nous sommes ravis de cette nouvelle collaboration entre le Dr Koenekoop et le Dr Cayouette », a déclaré la Dre Mary Sunderland, Directrice de la recherche et de l'éducation à la Foundation Fighting Blindness Canada. « En plus d’être d’éminents scientifiques, ces membres extrêmement dévoués de notre communauté comblent l’écart entre les sciences de laboratoire et la recherche clinique. »


L’équipe réfléchit déjà aux différentes façons de mettre leurs nouvelles connaissances en pratique. Ils génèrent maintenant des modèles animaux de cette mutation qui seront essentiels afin d'étudier comment la manipulation des phospholipides pourrait apporter des stratégies novatrices pour traiter la cécité.



Financement :
Ces travaux ont été réalisés grâce au soutien financier de la Foundation Fighting Blindness , Canada. Cette recherche a également été financée en partie grâce aux subventions du Dr Cayouette de la part des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de la Fondation Neuro Canada/W. Garfield Weston et du Dr Koenekoop qui a été subventionné par FORGE Canada, les IRSC, et les National Institutes of Health.
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Collaborateurs :
Ce projet est une collaboration entre le Dr R. Koenekoop du Laboratoire de gĂ©nĂ©tique oculaire de Ă山ǿĽé Ă  l’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants du CUSM et de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé incluant S. Cao, H. Ren, I. Lopez, V. Sun, V. Keser, et A. Khan; le laboratoire de M. Cayouette de l’Institut de recherches cliniques de MontrĂ©al (IRCM), incluant V. Ramamurthy; S. Kmoch, S. Fahiminiya, V. Stránecky, H. Hartmannová, A. Pristoupilová, K. Hodanová, L. Piherová, et L. Kuchar de l’Institut pour les troubles hĂ©rĂ©ditaires du mĂ©tabolisme, Première FacultĂ© de mĂ©decine de l'UniversitĂ© Charles Ă  Prague; J. Majewski du DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique humaine Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l'UniversitĂ© Ă山ǿĽé et du Centre d'innovation GĂ©nome QuĂ©bec; I. MacDonald du DĂ©partement d'ophtalmologie et des sciences oculaires, UniversitĂ© de l’Alberta; A. Baxová de l’Institut de biologie et de gĂ©nĂ©tique mĂ©dicale, Première FacultĂ© de mĂ©decine de l'UniversitĂ© Charles Ă  Prague; R. Chen du Human Genome Sequencing Center, DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique molĂ©culaire et humaine, Baylor College of Medicine; O. G. Povoas Barsottini du DĂ©partement de neurologie, Division de la neurologie ordinaire et du service d’ataxie, Universidade Federal de SĂŁo Paulo; A. Pyle, H. Griffin, et M. Splitt de l’Institut de mĂ©decine gĂ©nĂ©tique, University of Newcastle; J. Sallum du DĂ©partement d’ophtalmologie, Universidade Federal de SĂŁo Paulo; J. L. Tolmie de la GĂ©nĂ©tique clinique, Southern General Hospital, Glasgow; J. Sampson de l’Institut de gĂ©nĂ©tique mĂ©dicale, Cardiff University School of Medicine; P. Chinnery de l’Institut de mĂ©decine gĂ©nĂ©tique, Newcastle University; Care4Rare Canada; E. Banin et D. Sharon du DĂ©partement d’ophtalmologie, Hadassah-Hebrew University Medical Center; S. Dutta et D. Kretzschmar du Oregon Institute of Occupational Health Sciences, Oregon Health and Science University; R. Grebler et C. Helfrich-Foerster du Lehrstuhl fuer Neurobiology und Genetik, Universitaet Wuerzburg; et J. L. Pedroso du DĂ©partement de neurologie, Division de la neurologie ordinaire et du service d’ataxie, Universidade Federal de SĂŁo Paulo.Ěý
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Contacts avec les médias :
Mary Sunderland 

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