Ă山ǿĽé

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Porter davantage attention aux problèmes d’attention

Les problèmes d’attention seraient surdéclarés chez les enfants atteints du syndrome d’alcoolisme fœtal
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 24 April 2014
Plusieurs professionnels leur avaient déjà parlé de cette possibilité au fil des ans. Cette hypothèse semblait plausible, compte tenu du fait que l’heure des devoirs était un véritable cauchemar et qu’à l’école, Hélène, maintenant âgée de onze ans, passait ses journées à remuer sur sa chaise, incapable de se concentrer plus de dix minutes sur une même tâche. Toutefois, ses parents étaient depuis toujours persuadés que le TDAH à lui seul ne pouvait expliquer tous les problèmes de leur fille. Heureusement, la conseillère scolaire connaissait bien le syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF). Lorsqu’elle a su que la mère biologique d’Hélène avait consommé de l’alcool pendant sa grossesse, elle a évoqué la possibilité que les problèmes de la jeune fille soient attribuables au SAF et l’a dirigée vers des services spécialisés pour une évaluation plus poussée.

La plupart des gens estimeraient sans doute qu’HĂ©lène prĂ©sente effectivement un TDAH. ĚýĚý

Or, selon des chercheurs de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé, les problèmes d’attention pourraient ĂŞtre surdĂ©clarĂ©s chez les enfants atteints du SAF, simplement parce que les parents et les professeurs ont recours Ă  une base de comparaison inappropriĂ©e. En effet, ils soumettent Ă  des tests des enfants atteints du SAF et comparent les rĂ©sultats qu’ils obtiennent Ă  ceux d’enfants du mĂŞme âge biologique et chronologique, plutĂ´t qu’à ceux d’enfants ayant le mĂŞme âge mental, âge qui, dans bien des cas, est considĂ©rablement infĂ©rieur.

« Comme le lien entre le SAF et le TDAH est clairement dĂ©crit dans la littĂ©rature scientifique, les parents et les professeurs s’attendent Ă  ce que les enfants qui souffrent du SAF prĂ©sentent des problèmes d’attention, affirme Jacob Burack, professeur au DĂ©partement de psychopĂ©dagogie et de psychologie du counseling de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé et auteur en chef d’une Ă©tude rĂ©cente sur le sujet. ĚýBien souvent, les professeurs ne rĂ©alisent pas que l’enfant de onze ans Ă  qui ils enseignent a plutĂ´t huit ans en termes d’âge de dĂ©veloppement. Il s’agit d’une diffĂ©rence considĂ©rable. En ayant recours Ă  l’âge mental comme base de comparaison, de nombreux problèmes d’attention dĂ©crits chez les enfants prĂ©sentant un SAF ne semblent pas aussi importants.Ěý»

Pour les besoins de leur Ă©tude, les chercheurs ont recrutĂ© des enfants atteints du SAF dont l’âge chronologique moyen Ă©tait lĂ©gèrement infĂ©rieur Ă  douze ans. Toutefois, l’âge mental de ces enfants, dĂ©terminĂ© au moyen d’épreuves Ă©talonnĂ©es, se situait plutĂ´t Ă  neuf ans et demi environ. (Ces enfants ont Ă©tĂ© recrutĂ©s auprès de l’Asante Centre for Fetal Alcohol Syndrome, en Colombie-Britannique. Si le nombre de sujets peut sembler restreint, il s’agit d’un Ă©chantillon relativement courant pour les Ă©tudes sur le SAF, compte tenu des difficultĂ©s associĂ©es Ă  l’établissement d’un diagnostic.) ĚýĚý

Les sujets ont ensuite Ă©tĂ© comparĂ©s Ă  des enfants dont le dĂ©veloppement Ă©tait normal et dont l’âge chronologique moyen Ă©tait de huit ans et demi environ et l’âge mental moyen Ă©tait comparable Ă  celui du groupe de sujets chez lesquels on avait diagnostiquĂ© un SAF. Ěý

Après avoir soumis les sujets Ă  des Ă©preuves visant Ă  mesurer certains aspects de l’attention, les chercheurs ont comparĂ© les rĂ©sultats obtenus par les enfants atteints du SAF et ceux d’enfants ayant le mĂŞme âge mental. Ils ont constatĂ© que si les enfants comme HĂ©lène Ă©prouvaient des difficultĂ©s avec certains types de compĂ©tences attentionnelles, notamment en ce qui a trait au transfert de l’attention d’un objet Ă  l’autre, ils n’éprouvaient en revanche aucune difficultĂ© importante dans certains autres domaines, comme la concentration. Par consĂ©quent, si l’on prend comme exemple une partie de hockey, ces enfants n’auraient pas de difficultĂ© Ă  se concentrer sur la rondelle, mais auraient du mal Ă  la suivre lorsqu’elle passe d’un joueur Ă  l’autre. Ěý

Selon la doctorante Kimberly Lane, qui a dirigĂ© cette Ă©tude, il nous faut acquĂ©rir une comprĂ©hension plus nuancĂ©e des compĂ©tences attentionnelles. «ĚýNous utilisons librement des mots comme "attention", bien qu’il s’agisse vĂ©ritablement d’un terme gĂ©nĂ©rique qui englobe divers aspects de la prise en charge de personnes diffĂ©rentes dans le cadre d’évĂ©nements ou d’environnements diffĂ©rents, prĂ©cise la chercheuse. ĚýEn ayant recours Ă  des mĂ©thodes plus complexes pour Ă©valuer divers aspects de l’attention, nous pourrons tracer un meilleur portrait des difficultĂ©s d’attention Ă©prouvĂ©es par les enfants atteints du SAFĚý», ajoute-t-elle.

«ĚýToutefois, peu importe les rĂ©sultats des Ă©preuves, les professeurs et les parents doivent comprendre que les difficultĂ©s d’attention de ces enfants sont peut-ĂŞtre moins importantes que les problèmes plus gĂ©nĂ©raux auxquels ils font face, et que nous devons travailler avec eux tels qu’ils sont.Ěý»

Article publiĂ© dans Frontiers in Human NeuroscienceĚý:

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