Et si les drones dessinaient...
Salle de Presse
Des robots volants pourraient un jour aider des artistes à créer des murales extérieures
Vous avez peut-être entendu parler de l’utilisation éventuelle de drones pour livrer des colis, surveiller des animaux sauvages ou suivre des tempêtes. Mais pour peindre des murales?
C’est l’idĂ©e Ă l’origine d’un projet menĂ© dans le laboratoire de Paul Kry, Ă l’École d’informatique de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé. Le professeur Kry et quelques-uns de ses Ă©tudiants ont uni leurs efforts pour programmer de minuscules drones Ă crĂ©er des dessins par points, une technique artistique appelĂ©e « ±č´Çľ±˛ÔłŮľ±±ô±ôé ».
Il ne s’agit pas d’un mince exploit. Programmer les drones de manière à ce qu’ils appliquent chaque quantité d’encre précisément et efficacement exige des algorithmes complexes permettant de prévoir les trajectoires de vol et de corriger les erreurs de position. Même de très légers courants d’air peuvent envoyer à la dérive les drones de poids plume.
Les drones – assez petits pour tenir dans la paume d’une main – sont munis d’un bras miniature qui porte une éponge imprégnée d’un peu d’encre. Lorsque les drones sont en vol stationnaire près de la surface à peindre, des capteurs internes et un système de capture de mouvements aident à les placer dans la bonne position pour appliquer l’encre exactement aux bons endroits.
Jusqu’à maintenant, ces robots volants ont produit, sur papier, des portraits d’Alan Turing, de Grace Kelly et de Che Guevara, entre autres. Chaque dessin est constitué de quelques centaines à quelques milliers de points noirs de différentes tailles.
Vols de nuit
Le professeur Kry explique que l’idée lui est venue il y a quelques années, comme moyen d’égayer les cages d’escaliers et couloirs nus dans l’immeuble qui abrite son laboratoire. « Je croyais que ce serait formidable d’y faire peindre par des drones les portraits d’informaticiens célèbres ». Il a acheté quelques minuscules drones en ligne et a chargé un étudiant de s’attaquer à la tâche dans le cadre d’un projet d’été en 2014, grâce à une subvention du gouvernement canadien pour un étudiant de premier cycle.
Plus tard, les étudiants à la maîtrise Brendan Galea et Ehsan Kia ont pris les commandes du projet, travaillant souvent le soir et jusqu’aux petites heures du matin afin que les efforts artistiques des drones ne soient pas perturbés par les déplacements d’air dues au va-et-vient des autres étudiants dans le laboratoire.
Un article sur le projet, rédigé par le professeur Kry et les trois étudiants, a remporté un prix pour la « meilleure communication » à Lisbonne, en mai dernier, lors d’un symposium international sur l’esthétique computationnelle en graphisme et en imagerie.
Viser haut
Les travaux se poursuivent. Un jour, des drones plus gros pourraient être déployés et peindre des murales sur des surfaces extérieures difficiles d’atteinte, y compris des surfaces incurvées ou irrégulières, selon le professeur Kry.
« Il y a ce merveilleux festival Mural à Montréal, et nous avons dans la ville des surfaces géantes qui finissent par se couvrir d’incroyables œuvres d’art, souligne-t-il. Si nous avions une journée particulièrement calme, ce serait fantastique d’essayer de créer une murale d’une telle envergure. »
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Les travaux ont bénéficié d’un soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, et de la Fondation canadienne pour l'innovation.
“Stippling with Aerial Robots” (« Pointillé avec des robots aériens ») Galea, Brendan; Kia, Ehsan; Aird, Nicholas; Kry, Paul G.; Eurographics Association Mai 2016 Expressive symposium.
DOIÂ : 10.2312/exp.20161071