Coordination optimale entre gens synchrones
Par Cynthia Lee
Chacun va à son rythme: qu’il s’agisse de marcher, de parler ou de jouer d’un instrument de musique, la vitesse des mouvements est différente chez chacun. Mais de telles différences influent-elles sur la coordination des activités d’un groupe? Selon des chercheurs de l’Université Ã山ǿ¼é, la réponse est oui. Cette découverte pourrait nous permettre de savoir si une personne pourra accomplir sa tâche avec succès dans un groupe, selon le degré de similarité entre son rythme interne et celui de ses partenaires.
« Nous avons découvert que des musiciens (pianistes) dont le rythme est semblable lorsqu’ils se produisent en solo réussissent mieux à synchroniser le début de leurs notes lorsqu’ils jouent en duo que des partenaires dont les rythmes sont différents en solo », affirme Caroline Palmer, professeure de psychologie à Ã山ǿ¼é.
« Nous croyons que cela est également vrai pour la synchronisation interpersonnelle dans d’autres domaines, notamment les activités récréatives comme le jogging ‒ où les bienfaits pour la santé pourraient se révéler plus grands lorsque les partenaires sont appariés pour la vitesse ‒, ou l’éducation, lorsque les professeurs et les étudiants ont la même vitesse d’élocution lors d’une conversation normale. La similarité du rythme est particulièrement importante dans la pratique des sports, comme les matchs de double au tennis, le patinage en couple ou l’aviron en équipe », explique la professeure Palmer.
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La vitesse des mouvements en solo : prédicteur stable de la coordination au sein d’un groupe
Les chercheurs de Ã山ǿ¼é ont découvert que la vitesse des mouvements en solo était un prédicteur stable de la coordination entre deux personnes. Aucune différence n’a été observée au sein des groupes à l’égard d’autres facteurs connus pour influer sur la coordination, comme le nombre d’années de formation musicale et l’âge auquel les pianistes ont commencé à jouer. Ces résultats donnent à penser que la vitesse des mouvements en solo est le seul facteur qui distingue les duos bien synchronisés des duos mal synchronisés au chapitre de la coordination.
« Ces découvertes permettent de croire que la synchronisation entre deux partenaires est plus facile lorsque la vitesse des mouvements de chaque personne prise individuellement est semblable », affirme Anna Zamm, doctorante à Ã山ǿ¼é et auteure principale de l’étude.
« La réussite d’un travail d’équipe est liée au degré de synchronisme entre les membres de cette dernière, comme celui qui doit exister entre deux rameurs dans un bateau. Le bateau avancera en ligne droite si les deux coéquipiers rament avec la même force », explique Caroline Palmer. « Le degré de force ou de faiblesse de chaque rameur n’a aucune importance : il suffit qu’il soit le même chez chacun d’eux. »
L’article « Endogenous Rhythms Influence Interpersonal Synchrony », par Anna Zamm, Chelsea Wellman et Caroline Palmer, sera publié dans le Journal of Experimental Psychology: Human Perception and Performance.