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Accouchement prématuré: le gène « Nodal » sous la loupe

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 4 September 2018

L’accouchement prématuré représente un problème majeur de santé publique. Chaque année, environ 15 millions de bébés naissent prématurément dans le monde et parmi eux, nombreux sont qui souffriront de complications neurodégénératives, incluant la paralysie cérébrale, des difficultés d’apprentissage, des troubles visuels ou comportementaux.

L’accouchement prématuré (avant 37 semaines de grossesse) est induit par les contractions de la future mère, mais ses mécanismes demeurent encore flous. Cependant, les travaux d’une équipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM) ouvrent de nouvelles perspectives dans la prévention de l’accouchement prématuré. Les chercheurs se sont penchés sur un gène appelé Nodal qui induit les contractions en régulant le système immunitaire et les facteurs inflammatoires qui y sont associés. Les résultats de leurs travaux ont fait l’objet de plusieurs publications dont une, parue récemment, dans la revue Journal of Perinatology.

« Actuellement, il n’y a aucun traitement qui existe pour prévenir l’accouchement prématuré. Maintenant que nous avons montré que le gène Nodal joue un rôle dans la régulation du déclenchement des contractions, ceci ouvre la voie à de nouvelles avenues thérapeutiques prometteuses pour prévenir les accouchements prématurés» , dit le chercheur principal, Daniel Dufort, scientifique et membre du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à l’IR-CUSM ainsi que professeur agrégé aux départements d'obstétrique et de gynécologie de l’Université Ã山ǿ¼é.

Les chercheurs ont utilisé des données collectées entre 1999 et 2004 auprès de la cohorte Montreal Prematurity Study de 613 femmes (dont 424 avaient donné naissance à terme et 189 précocement) dans quatre hôpitaux de la grande région de Montréal. Ils ont analysé les associations entre les variations du gène Nodal et deux potentiels facteurs de risque de prématurité: la vaginose bactérienne (une infection vaginale fréquente) et l’inflammation du placenta.

« Nous avons commencé à faire des corrélations et nous avons découvert que les mères qui avaient une inflammation du placenta ou une infection vaginale, et qui présentaient des variations sur le gène Nodal, étaient à risque pour un accouchement prématuré », explique la première auteure, Lisa Starr, post doctorante dans le laboratoire du professeur Dufort au moment des recherches.

Interaction gène-environnement

Le professeur Dufort et son équipe ont commencé par étudier la fonction de Nodal chez la souris et ont découvert pour la première fois qu’en supprimant la fonction du gène, l’accouchement avait lieu deux jours avant le terme, chez les rongeurs.

« Durant la gestation, le système immunitaire doit être maintenu dans un état anti-inflammatoire. Or, juste avant que les contractions commencent, il y a un changement qui s’opère et le milieu passe de anti à pro-inflammatoire », explique le professeur Dufort.

« Nous avons découvert que le gène Nodal maintenait l’environnement de l’utérus dans un état anti-inflammatoire en empêchant les cellules du système immunitaire de secréter des facteurs inflammatoires. Si le gène Nodal est altéré ou supprimé, le milieu change, et devient pro-inflammatoire trop tôt, ce qui induit des contractions prématurément. »

Les chercheurs doivent approfondir leurs travaux afin d’identifier les mécanismes génétiques qui entrent en jeu dans l’accouchement prématuré chez l’humain.

« Nous sommes en train d’étendre nos conclusions à des cohortes plus larges de patientes à travers le Québec et l’Ontario », précise le professeur Dufort, qui vient de recevoir un financement sur 5 ans des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour poursuivre ses recherches.

À l’échelle mondiale, la prématurité est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Au Canada, environ 30 000 bébés prématurés naissent chaque année.


Légende de la photo : Daniel Dufort et Lisa Starr, dans le laboratoire du professeur Dufort à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é - site Glen.

À propos de l’étude

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été co-écrite par Lisa M Starr, Taghreed Heba et Daniel Dufort. DOI: 10.1038/s41372-018-0073-3

Les travaux de recherche ont été financés par l’organisme March of Dimes.

À propos de l’Institut de recherche du CUSM

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).

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