En 1894, l’Hôpital Royal Victoria ouvrait ses portes. Rapidement, l’institution est devenue une icône de la Ville de ²Ñ´Ç²Ô³Ù°ùé²¹±ô et un centre de soins et de recherche médicale de renommée mondiale. Il n’aura fallu que deux ans pour construire l’emblématique hôpital à flanc de montagne, un exploit réalisé grâce à la contribution de 200 maçons, 80 charpentiers, 40 plâtriers, 20 tuyauteurs et plus de 200 ouvriers. À l’aube de son bicentenaire, l’Université Ã山ǿ¼é s’est donné le défi de redonner une nouvelle vie à ce site historique, laissé vacant depuis le transfert de ses activités vers le site Glen en 2015. Ã山ǿ¼é dans la ville a rencontré Pierre Major, directeur exécutif du projet du , afin de discuter de la progression des travaux qui feront de l’ancien hôpital un centre de recherche et d’innovation en développement durable.
Comment progresse le projet et où en êtes-vous?
C’est un projet de très longue haleine, échelonné sur plusieurs années. Le dossier d’opportunité a été déposé auprès du gouvernement du Québec et nous sommes maintenant en attente d’une décision favorable avant de passer à l’élaboration du dossier d’affaires. Précisons que nous avons déjà obtenu des avis préliminaires favorables au projet de la part de certains de nos partenaires, notamment la Ville de ²Ñ´Ç²Ô³Ù°ùé²¹±ô. Nos équipes professionnelles, formées d’architectes et d’ingénieurs, sont toujours en place et poursuivent l’avancement de la conception du projet. Cela dit, avant que ne commencent les travaux de construction, prévus pour 2023, de nombreux travaux préparatoires devront être réalisés.
Quels sont les travaux préparatoires à réaliser?
Depuis sa construction, le site a subi de nombreuses transformations. Il existe évidemment des plans de tout cela, mais ils sont plus ou moins précis. En 2022, nous prévoyons effectuer des travaux de dégarnissage, procéder au retrait de plafonds et à l’ouverture de murs, question de nous épargner de mauvaises surprises. C’est une façon d’évaluer si nous devrons composer avec d’importants obstacles qui risquent d’empêcher de mener le projet comme on le souhaite. Il va aussi y avoir tout un travail de décontamination. Comme il s’agit de vieux bâtiments, on devra procéder au retrait de l’amiante et du plomb contenu dans la peinture. On songe également à réaliser un projet pilote sur les façades patrimoniales qui n’ont pas été très bien entretenues. Ce projet nous donnera une meilleure idée du travail à accomplir pour les remettre dans un état acceptable.
Le site du Royal Victoria est imposant et sa construction a été réalisée au tournant du 19e siècle. Quelle place occupent les considérations patrimoniales dans ce projet?
La question du patrimoine est centrale. Une firme d’architecture spécialisée en patrimoine fournit l’expertise nécessaire aux architectes responsables de la conception du site afin de les aider à identifier les éléments patrimoniaux importants. Un architecte paysagiste fournit quant à elle des conseils afin d’améliorer le site, puisqu’il a subi de nombreuses modifications au fil des années. Ces précieux conseils nous aideront à améliorer les vues sur le mont Royal et à rehausser l’accessibilité de ce dernier.
Sachant que le Nouveau Vic sera un centre d’excellence en développement durable, quelle importance accordez-vous à la conception verte?
La nouvelle vocation du site fait en sorte qu’il est important d’y intégrer le développement durable. On souhaite notamment que ce soit un bâtiment ultraperformant sur le plan énergétique – ce qui est tout un défi, puisque les laboratoires qui y seront aménagés sont très énergivores. Pour atteindre nos cibles énergétiques, on prévoit installer 222 puits géothermiques sur le site. Nous devrions ainsi pouvoir réduire nos besoins en énergie conventionnelle de 50 %. On porte également attention à l’empreinte carbone des travaux de réfection afin de voir si les déchets générés pourront être recyclés ou si le béton pourra être réutilisé. Je crois toutefois qu’il est important de préciser que nous allons donner une nouvelle vie à des édifices patrimoniaux, ce qui est en soi un geste vert.
Le Nouveau Vic abritera un centre de recherche multidisciplinaire où l’on s’attaquera aux problématiques liées au développement durable. Cette approche a-t-elle une incidence sur la conception du projet?
Absolument. La conception des espaces intérieurs vise à multiplier les collaborations entre des gens qui travaillent parfois en silos. Le bâtiment est conçu afin de multiplier les rencontres spontanées entre les chercheurs et de leur fournir des outils afin de favoriser et encourager une approche pluridisciplinaire à la recherche.
Est-ce qu’il y a un aspect de ce projet qui vous emballe particulièrement?
J’ai des attaches personnelles à cet endroit, puisque c’est à l’Hôpital Royal Victoria que j’ai décroché mon premier emploi à la suite de mes études à l’Université d’Ottawa. De contribuer à lui donner une nouvelle vie aujourd’hui, c’est très touchant, d’autant plus que la nouvelle vocation du site est en continuité avec la mission première du Royal Victoria : le bien-être collectif. C’est très inspirant de savoir que mon travail aura des retombées positives sur la société.