Il est très difficile, voire impossible, pour les petits ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ des quartiers multiculturels de Montréal d’assister à un cours de français. Le temps de voyagement, les coûts associés et les horaires de travail rendent le projet presque impossible.
Un groupe d’étudiants de l’Université Ã山ǿ¼é a décidé d’aider ces ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ à parfaire leur français et se sont donc joints au de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
« Parce que je suis coiffeuse, je suis occupée et je n’ai pas le temps de me déplacer pour prendre des cours », explique Cecille Dela Cruz, propriétaire du salon Cecilia Haute Coiffure dans le quartier Côte-des-Neiges.
Le programme est financeé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Il permet à des étudiants en sciences de l’éducation, en littérature, en linguistique et en communications des universités montréalaises d’acquérir une expérience d’enseignement sur le terrain (et de toucher un modeste salaire). Les séances de tutorat gratuites sont offertes sur place, selon un horaire qui convient aux ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ, une formule gagnante pour tous les participants. Cette année, c’est la première fois que l’Université Ã山ǿ¼é y participe.
« Pour l'Université Ã山ǿ¼é, c’est une excellente occasion de rayonner et de créer de nouveaux partenariats avec la communauté et les organismes qui ont la valorisation de la langue française à cÅ“ur », affirme Natallia Liakina, directrice du Centre d’enseignement du français de Ã山ǿ¼é.
D’abord lancé en 2016 dans le cadre d’un projet pilote à Côte-des-Neiges, le programme est maintenant également offert aux ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ du quartier Parc-Extension et de l’arrondissement Saint-Laurent.
Zaheed Nakib, propriétaire de la boutique Sheetol, à Côte-des-Neiges, est l’un des ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ qui bénéficient des services d’un étudiant de l’Université Ã山ǿ¼é.
« Je me sens bien. C'est difficile, mais je fais de mon mieux pour apprendre [le français] et je suis résolu à y arriver, dit M. Nakib qui est originaire du Bangladesh. Certains de mes clients ne parlent que le français et j'ai un besoin urgent de pouvoir communiquer avec eux. »
Felycia Thibaudeau, étudiante de troisième année au baccalauréat en littérature française à Ã山ǿ¼é, affirme que son expérience auprès des ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ lui a appris à faire preuve de souplesse.
« Il faut recourir à des approches pédagogiques plus variées qui favorisent les interactions avec le milieu au sein duquel ces ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ travaillent, dit-elle. Ainsi, si j’interviens auprès d’une personne qui a un restaurant, je vais essayer de lui faire acquérir un vocabulaire lié à la nourriture et au service à la clientèle, mais dans un contexte de restauration. »
Mme Liakina accorde beaucoup de valeur à ce type d’enseignement et estime que ce projet constitue « une bonne initiation à la didactique de la langue » pour ces étudiants.
« Les étudiants ont des connaissances théoriques, mais ce projet leur permet d’appliquer ces connaissances sur le terrain », explique-t-elle.
Michel Leblanc, président de la CCMM, rappelle que Montréal attire environ 83 % des immigrants du Québec. C’est la raison pour laquelle la Chambre sensibilise et soutient les PME en matière de francisation depuis près de 10 ans.
« Travailler en français est un atout indéniable pour le succès des propriétaires de petites entreprises de la région de Montréal, dit M. Leblanc. Notre projet de jumelage linguistique est innovant et nous en sommes fiers. Plus de 100 ³¦´Ç³¾³¾±ð°ùç²¹²Ô³Ù²õ et 50 000 résidents de Montréal en bénéficieront. »