Quand une histoire de canneberges se conclut par un don pour l’environnement
Grâce au don de Marc Bieler, l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé peut offrir un meilleur soutien Ă la recherche en environnement.
« La canneberge est la culture maraĂ®chère la plus Ă©cologique qui soit, dĂ©clare Marc Bieler. D’une part parce qu’elle est cultivĂ©e sur des terres classĂ©es impropres Ă l’agriculture, les sols Ă©tant trop humides et acides, et d’autre part parce que la loi nous oblige Ă conserver Ă l’état naturel 35Ěý% de la superficie de la ferme.Ěý»
L’homme qui parle le fait en connaissance de cause. Marc Bieler est devenu l’un des plus importants cultivateurs et transformateurs de canneberges au QuĂ©bec. Mais sa rencontre avec la canneberge est le fruit du hasard. Après des Ă©tudes Ă Ă山ǿĽé, en agriculture et ensuite en dĂ©veloppement Ă©conomique rĂ©gional, Marc se tourne vers sa passionĚý: l’agriculture.
«ĚýJ’ai fait l’acquisition d’un verger oĂą je produisais du jus de pomme naturel que je vendais dans les Ă©piceries fines Ă New York. C’est mon distributeur qui m’a demandĂ© si je pouvais lui fournir un jus de pomme et de canneberge.Ěý» Il se met donc Ă la culture de la canneberge, et comme il avait dĂ©jĂ fait la connaissance de l’écologiste Pierre Dansereau, il a voulu dès le dĂ©part respecter les principes du dĂ©veloppement durable. Quand vint le temps de redonner, Marc Bieler pensa instantanĂ©ment Ă Ă山ǿĽé et Ă son École de l’environnement.
L’École de l’environnement Bieler
Marc Bieler a fait don de 15Ěýmillions, sur une pĂ©riode de 20Ěýans, Ă l’École de l’environnement de Ă山ǿĽé qui porte maintenant son nom. «ĚýL’École a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1998, explique FrĂ©dĂ©ric Fabry, l’actuel directeur, et elle compte aujourd’hui environ 350 Ă©tudiants en provenance de trois facultĂ©sĚý: les sciences, les arts, ainsi que l’agriculture et les sciences environnementales. Notre approche est multidisciplinaire, car c’est la seule façon, selon nous, de comprendre l’environnement.Ěý»
Ă€ quoi servira le don de Marc BielerĚý? «ĚýLe don est relativement rĂ©cent, avoue M.ĚýFabry, et nous sommes Ă mettre en place les balises qui serviront Ă orienter l’usage du don. Mais une de nos prioritĂ©s est clairement l’appui aux Ă©tudiants, soit sous forme de bourses et de stages, mais aussi en permettant Ă ces derniers l’apprentissage expĂ©rientiel, soit sur le terrain.Ěý»
Écosystème et CO2
Fiona Soper, professeure en biologie et spĂ©cialiste des Ă©cosystèmes, notamment le fonctionnement des plantes, est une chercheuse pour qui le don de Marc Bieler aura des effets concrets. «ĚýUn de mes champs d’études est le comportement des plantes Ă l’intĂ©rieur d’un Ă©cosystème et leur capacitĂ© d’absorption du CO2, une qualitĂ© importante dans un monde oĂą la prĂ©sence de CO2 ne cesse d’augmenter.Ěý»
Pour mieux comprendre ces mĂ©canismes d’absorption, ses recherches se passent in situ. «ĚýAu Costa Rica, on trouve des rĂ©gions volcaniques Ă forte teneur en CO2. En allant sur place, on peut Ă©tudier comment les Ă©cosystèmes et les plantes qu’on y trouve s’adaptent Ă un environnement avec un taux si Ă©levĂ©. La philanthropie me permet d’être accompagnĂ©e de mes Ă©tudiants lors de mes recherches sur le terrain.Ěý» De plus, ses recherches lui permettent d’accumuler des donnĂ©es. «ĚýC’est une vitrine sur le futur, prĂ©cise-t-elle, car ces donnĂ©es vont ensuite servir Ă construire une modĂ©lisation informatique des Ă©cosystèmes.Ěý»
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This article, written by Pierre Vallée, was originally published November 13, 2021 in .