Gilles Brousseau, MD, a terminĂ©, en dĂ©cembre dernier, ses fonctions en tant que Doyen associĂ© et directeur -Campus Outaouais, après presque quatre dĂ©cennies dans des rĂ´les de gestionnaire au sein de la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ©. PrĂ©sent en Outaouais depuis 1983, champion de la formation mĂ©dicale, le Dr Brousseau a rĂ©cemment Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de la plus haute distinction honorifique remise par la Ville, l’Ordre de Gatineau. Il a Ă©galement reçu, en 2022, la mĂ©daille de l’AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec et Ă©tĂ© nommĂ© mĂ©decin de famille de l’annĂ©e du Collège des mĂ©decins de familles du QuĂ©bec et du Canada.ĚýĚý
Nous avons rencontrĂ© le Dr Brousseau pour parler de son rĂ´le dĂ©terminant dans le dĂ©veloppement du Campus Outaouais, l’évolution de la facultĂ© et du système de santĂ©, et ses projets Ă venir.Ěý
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Vous avez effectuĂ© divers mandats pour la facultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ©. Avec le recul, pourriez-vous nous dire ce qui vous rend le plus fier?Ěý
Il y a 40 ans, j’arrivais dans la rĂ©gion de l’Outaouais. En 1987, lorsque j’ai rejoint la FacultĂ©, j’ai ouvert l’UnitĂ© de MĂ©decine Familiale (UMF) de Gatineau en tant que coordonnateur de l’éducation. Ensuite, j’ai occupĂ© le poste de directeur de l’UMF pendant 18 ans. Depuis 2008, j’ai occupĂ© le poste de vice-doyen adjoint puis de Doyen associĂ© au Campus Outaouais en 2019.ĚýĚý
L’un des mandats les plus gratifiants Ă©tait certainement celui de rĂ©aliser le Campus Outaouais, de mettre en place les infrastructures, recruter les Ă©quipes, tant acadĂ©miques qu’administratives. L’une des plus grandes fiertĂ©s, c’est Ă©galement d’offrir en français le programme au complet. Avec le recul, je suis plutĂ´t fier d’avoir Ă©tĂ© le premier Doyen associĂ© du premier campus dĂ©localisĂ© de l’École de mĂ©decine.Ěý
Comment envisagez-vous le rĂ´le de l’UniversitĂ© Ă山ǿĽé dans les soins cliniques et l’enseignement prodiguĂ© en Outaouais?Ěý
L’UniversitĂ© Ă山ǿĽé a une responsabilitĂ© populationnelle et aussi une responsabilitĂ© sociale. Nous collaborons actuellement avec plusieurs partenaires de santĂ© dans la rĂ©gion, ce qui a permis de dĂ©velopper le campus. Le rĂ´le de l’universitĂ© et mon rĂ´le comme tel Ă©tait d’être l’ambassadeur dans la rĂ©gion. C’est un rĂ´le qui est aussi Ă©volutif parce qu’au dĂ©part, les formations mĂ©dicales se faisaient surtout en centre urbain. Et puis, il y a eu la formation mĂ©dicale dĂ©centralisĂ©e ou dĂ©localisĂ©e. Je pense que c’est l’ensemble de la population au QuĂ©bec qui va bĂ©nĂ©ficier de la prĂ©sence des Ă©tudiants, des enseignants et des chercheurs de Ă山ǿĽé dans les diffĂ©rentes rĂ©gions.Ěý
Comment dĂ©cririez-vous l’évolution de la facultĂ© et du système de santĂ© au fil des ans? Et quels changements cela a pu avoir sur votre manière de travailler?Ěý
En dĂ©but de pratique, en 1983, je prĂ©voyais dĂ©jĂ de travailler dans un milieu qui serait entièrement informatisĂ©. Vous allez rire, mais l’évolution dans le temps a fait que j’ai connu l’arrivĂ©e des ordinateurs, de l’Internet, des tĂ©lĂ©phones intelligents, puis aujourd’hui de l’intelligence artificielle; ce sont des gros jalons pour aider Ă faire Ă©voluer la FacultĂ© et le système de santĂ©.ĚýĚý
J’ai eu l’occasion de travailler avec plusieurs doyens pendant toutes ces annĂ©es, et chacun avait des bonnes valeurs, Ă©tait de grands leaders, nous aidait avec les moyens et les capacitĂ©s qu’on avait en cours de route. Je pense qu’on a ensemble un peu mĂ©tamorphosĂ© la FacultĂ© au fil des annĂ©es. Puis, personnellement, j’ai toujours eu des idĂ©es et des projets constructifs : c’est lĂ oĂą je pense qu’à ma manière de travailler, j’ai encouragĂ© l’informatisation de nos processus et de nos procĂ©dĂ©s, tant au campus que dans le rĂ©seau de la santĂ©.Ěý
Quelle empreinte souhaitez-vous avoir laissĂ©e Ă la FacultĂ© de mĂ©decine et sciences de la santĂ©?Ěý
L’avantage d’être restĂ© aussi longtemps en poste, c’est que cela m’a permis de crĂ©er un rĂ©seau de contacts avec les diffĂ©rents dĂ©partements et partenaires de santĂ©, et aussi d’autres universitĂ©s de la province pour voir comment amĂ©liorer notre formation dĂ©centralisĂ©e avec les externats intĂ©grĂ©s et les campus satellites.ĚýĚý
Dans un second temps, je dirais que c’est de laisser une empreinte de rayonnement : le Campus Outaouais est un hĂ©ritage important pour la population. Nos Ă©tudiants ont des beaux projets pour la rĂ©gion et sa population, des formations en rĂ©animation cardio-respiratoire, en dĂ©fibrillation automatique, en cancĂ©rologie et en gĂ©nomique. Ils sont impliquĂ©s au sein de la communautĂ©, et vont Ă©galement participer au bateau Dragon pour la Fondation quĂ©bĂ©coise du cancer ce printemps. Je suis convaincu que la population va apprĂ©cier cette empreinte de Ă山ǿĽé dans la rĂ©gion et cette prĂ©sence dans la communautĂ©.Ěý
Avez-vous des conseils pour ¶Ů˛ą˛Ô˛âè±ô±đ Lacombe, MD, nouvelle doyenne associĂ©e et directrice du Campus Outaouais?Ěý
Je vais lui conseiller de conserver sa motivation, son intĂ©rĂŞt et sa passion, de poursuivre les objectifs qu’on s’est donnĂ© en respectant la mission, la vision, les valeurs, tant de l’universitĂ© que celle qu’on vĂ©hicule au campus. Je dirais que si j’ai rĂ©ussi Ă traverser ces annĂ©es-lĂ , c’est d’abord en ayant de l’ouverture, de la patience et de la tĂ©nacitĂ©, de ne pas reculer devant ses convictions, ses valeurs en proposant parfois des projets pilotes et en travaillant avec un type de leadership collaboratif.Ěý
Quels projets vous attendent Ă l’approche de la retraite?Ěý
Je vais continuer Ă conserver du temps pour la FacultĂ© parce que j’aime donner aux apprenants, j’aime enseigner, accompagner mes collègues, alors je vais encore faire quelques activitĂ©s d’enseignement. Je dis souvent que la retraite, ce n’est pas de se retirer, mais plutĂ´t de traiter Ă nouveau, donc de retraiter son emploi du temps. Je prĂ©pare cette retraite depuis plusieurs annĂ©es. Je vais donc avoir plus de temps pour la famille, les enfants et les proches. Des projets personnels m’interpellent, comme reprendre des cours de piano, ce que je faisais avant, ou bien Ă©crire un roman. J’ai de quoi m’occuper, je ne suis vraiment pas inquiet!Ěý
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, par Gilles BrousseauĚý
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