Ă山ǿĽé

Activité des couvertures KAIROS : une leçon expérientielle d’histoire autochtone, d’hier à aujourd’hui

Image par Kairoscanada.org.

Le 17 novembre, le Département de médecine de famille a tenu une leçon d’histoire autochtone participative appelée l’activité des couvertures KAIROS. Organisée par le professeur adjoint Alex McComber à l’intention des étudiants inscrits à son cours FMED 506 Indigenous Perspectives Decolonizing Health Research, l’activité était également ouverte aux membres du corps professoral et du personnel d’autres unités de la Faculté.

L’activité s’est déroulée dans une grande salle dont le sol était recouvert de couvertures de différentes tailles et couleurs. Amelia Tekwatonti McGregor, Kanien’keha:ka, a prononcé les mots d’ouverture du protocole traditionnel, Ohenton Karihwateh’kwen. L’animatrice Vicky Boldo, conseillère spéciale au soutien aux étudiants autochtones à l’Université Bishop’s, a ensuite invité les participants à enlever leurs chaussures et à circuler sur les couvertures. Mme Boldo et Richard Budgell, professeur adjoint au Département de médecine de famille (jouant le rôle d’un agent du gouvernement), ont alors commencé à retracer l’histoire autochtone, des débuts jusqu’à l’arrivée des colons, et jusqu’à nos jours. Les participants étaient aussi invités à lire des textes racontant les expériences des peuples autochtones à divers moments de leur histoire, dont les négociations de traités, la création des réserves, les pensionnats, l’imposition des conseils de bande, la propagation de maladies, la rafle des années 60 et les jeunes Autochtones d’aujourd’hui en famille d’accueil.

Tout au long de l’activité, Vicky Boldo, qui est d’origine crie/salish de la côte/métisse et a survécu à la rafle des années 60, et d’autres intervenants – les professeurs McComber et Budgell, Sarah Konwahahawi Rourke, directrice du Programme autochtone des professions de la santé et Alex Allard-Gray, gestionnaire de ce programme – ont partagé des histoires tirées de leur vécu et de celui de leur communauté, aidant ainsi les participants à mieux comprendre les effets de la colonisation sur des générations de personnes autochtones.

De gauche Ă  droite: Vicky Boldo, Alex Allard-Gray, Sarah Konwahahawi Rourke, Amelia Tekwatonti McGregor et Alex McComber

Au fur et à mesure que les participants circulaient, Mme Boldo et ses collègues rabattaient les couvertures à coups de pied, réduisant de plus en plus les terres autochtones. Lorsqu’une couverture était vide, elle était arrachée, pour symboliser l’appropriation des terres autochtones par le gouvernement canadien. Des poupées représentant des enfants autochtones ont été remises aux participants, puis emportées et placées sur une couverture séparée représentant les pensionnats. Plus tard dans l’exercice, des participants ayant reçu une carte blanche ont dû quitter les couvertures, leur carte représentant leur décès des suites de la variole ou de la tuberculose. D’autres encore ont dû quitter les couvertures parce qu’ils avaient voulu devenir médecins, avocats, enseignants ou membres du clergé, ce qui les privait de leur statut et de leurs droits.

Les gestes physiquement agressifs consistant à arracher des couvertures (terres) et à anéantir la population par la maladie ont eu un fort effet sur le groupe. Certains participants ont essayé de maintenir leur territoire en se tenant debout sur deux couvertures ou en étalant les couvertures qui avaient été rabattues. À la fin de l’activité, il ne restait que quelques couvertures pliées. Leurs habitants étaient dispersés et isolés. Le message était terriblement clair : ces actes délibérés visaient à anéantir la culture des peuples autochtones, à rompre les liens qui les unissent et à affaiblir leur capacité à riposter – par la maladie, l’isolement et la pauvreté. Pourtant, ces couvertures pliées et leurs habitants ont persisté à la fin de l’exercice, ce qui ressemblait à un miracle de résilience et une source d’espoir.

Avec l’aide de deux animateurs, les participants ont ensuite formé de petits groupes pour revenir sur ce qu’ils avaient vécu et appris durant cette activité puissante et pleine de sens, à la fois émotive et éducative. L’aînée Amelia Tekwatonti McGregor a clos l’événement avec un message de paix. Pour beaucoup de participants, la réflexion ne faisait sans doute que commencer.

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Témoignage de Ruotong Wang, membre du personnel du Département de médecine de famille

« J’ai adoré et j’apprécie que nous ayons été invités à cet événement. C’était une expérience très émotionnelle. Pour la première fois de ma vie, j’ai pu ressentir et comprendre ce que les communautés autochtones ont vécu au cours de l’histoire. Ils m’ont emmené dans une montagne russe d’émotions. J’ai senti leur accueil, leurs bras ouverts aux Européens, partageant leurs connaissances et leur mode de vie, mais j’ai aussi ressenti leur désespoir, leur sentiment d’injustice et leur résistance, pour préserver leur culture et protéger leur territoire.

L’intervenante autochtone, les aînés et le professeur McComber sont très inspirants. Malgré ce que leur famille et eux-mêmes ont vécu et les effets persistants des traumatismes intergénérationnels, ils sont venus ici pour partager leurs histoires, leur culture et leurs pratiques de guérison avec nous. Je suis touchée par leur grand cœur, leur résilience et leurs valeurs.

J’ai parlé à mes amis, à mes collègues et à ma famille de cet événement et de la façon dont cela m’a rapprochée de la communauté autochtone. Je veux continuer à être une alliée.

Cet exercice d’apprentissage devrait être intégré à notre système d’éducation. Les émotions que l’on éprouve et l’expérience sensorielle rendent l’apprentissage plus significatif!

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Pour en savoir plus sur l’exercice des couvertures KAIROS, visitez :

Pour en savoir plus sur l’histoire autochtone, visitez la page Ressources du Bureau des initiatives autochtones de Ă山ǿĽé.

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