Cette année, nous soulignerons le 8 mars la Journée internationale des femmes dans un contexte de guerre une fois de plus, malheureusement. Cette fois, les femmes se retrouvent sur la ligne de front : en effet, elles représentent de à 15 % des forces armées ukrainiennes et prendront part, pour la première fois, aux combats[1]. Les femmes font depuis longtemps partie du mouvement mondial de résistance citoyenne et de démocratisation. Qu’elles soient mères, filles, sœurs, épouses ou conjointes, elles portent dans ce conflit un ensemble de convictions particulier et un pouvoir de persuasion sociale pouvant mobiliser les acteurs du continuum qui mène de la guerre à la paix. Pensons par exemple à Sophie Scholl, militante contre le nazisme et cofondatrice du mouvement de résistance « La Rose blanche » en Allemage, qui a été exécutée le 22 février 1943, alors qu’elle n’avait que 22 ans, en raison de ses efforts visant à mettre fin au fascisme. On peut aussi penser à qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2011 pour son leadership dans le mouvement pacifiste, qui a mis fin à des décennies de guerre civile au Libéria.
Il ne faut surtout pas oublier que même si le conflit entre l’Ukraine et la Russie occupe aujourd’hui la place centrale dans l’actualité, ce sont les femmes qui continuent de souffrir le plus d’horribles guerres et conflits « silencieux » qui ne semblent pas capter autant notre attention. À cause de la violence fondée sur le genre à l’égard des femmes et des filles, les guerres civiles dans le Tigré, en Éthiopie, et en République démocratique du Congo ont été particulièrement meurtrières. Amnistie Internationale a d’ailleurs qualifié le Yémen de l’un des pires endroits au monde où être une femme[2]. Bien entendu, cela ne minimise en rien les horreurs qui se déroulent actuellement au cœur de l’Europe, mais il faut savoir qu’il s’agit d’un conflit parmi tant d’autres qui brisent chaque jour des vies humaines.
Et pourtant, les femmes ne baissent pas les bras et continuent de s’épanouir en créant un avenir viable pour l’humanité tout entière. Elles sont en première ligne de nombreuses initiatives environnementales et de bonne gouvernance qui sont essentielles pour bâtir un avenir durable. Elles sont également au cœur de la migration de personnes, non seulement celle de leur propre génération, mais aussi des générations qui suivront. Ainsi, lorsque viendra le temps de célébrer le patrimoine irlandais ou hellénique au pays en mars, souvenons-nous des contributions des femmes qui enrichissent l’expérience des immigrants depuis plusieurs générations.
Il n’est donc pas surprenant que la majoritĂ© des apprenants de l’École d’éducation permanente de Ă山ǿĽé soient Ă la fois des femmes et des nouveaux arrivants (ou des personnes nĂ©es Ă l’étranger). Pour beaucoup d’immigrants, c’est cette volontĂ© de continuellement s’instruire et d’évoluer professionnellement qui est garante de la viabilitĂ© et de la prospĂ©ritĂ© socio-Ă©conomique de leur communautĂ©. Ă€ bien des Ă©gards, les femmes forment les fondements des rĂ©seaux de transformation professionnelle et de l’avancement du savoir et des aptitudes qui dĂ©coulent de l’expĂ©rience d’apprentissage des adultes. CĂ©lĂ©brons donc la JournĂ©e internationale des femmes en gardant en tĂŞte ces contributions Ă un avenir meilleur et plus viable.
[1] Martin Kuz et Dominique Soguel. « “We want to keep Ukraine free.” Why women rise in Ukraine army. » Christian Science Monitor, 22 février 2022. Sur Internet : ; Matthew Luxmoore. « If War With Russia Comes, Ukrainian Women Will Be on the Front Lines ». The Wall Street Journal, 17 février 2022. Sur Internet: .
[2] Talab Harb. « Yemen: One of the worst places in the world to be a woman ». Amnistie Internationale, 17 décembre 2019. Sur Internet : .