Ã山ǿ¼é

Des apprenant.e.s originaires de l’Ukraine ont reçu plus que des cours de langue

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On peut danser pour fêter, pour apprendre une vieille tradition ou pour s’exprimer par l’art. On peut aussi danser pour guérir.

Grâce aux efforts d’Inna Popova, directrice, Développement de carrière et perfectionnement professionnel à l’École d’éducation permanente (ÉÉP) de Ã山ǿ¼é, les Ukrainien.e.s déplacé.e.s de force qui suivent gratuitement un cours de langue de six semaines à l’ÉÉP se sont récemment vu offrir des cours de danse-thérapie.

Inna est née à Marioupol, ville d’Ukraine lourdement affectée par la guerre en cours avec la Russie. Elle y a vécu jusqu’à l’âge de 16 ans avant d’émigrer au Canada dans la vingtaine. Son père et sa belle-mère octogénaires ont réussi à fuir la ville assiégée de Marioupol, où leur maison avait été détruite. Heureusement, elle a pu les aider à traverser une Ukraine déchirée par la guerre pour se rendre en Pologne, puis au Canada.

Inna a découvert les cours de danse-thérapie l’été dernier au Centre national de danse-thérapie (CNDT) des Grands Ballets canadiens. Elle s’est dit qu’ils pourraient avoir un effet bénéfique pour les Ukrainien.e.s, pour les aider à guérir et à faire face au stress causé par l’adaptation à la vie dans un nouveau pays. En parcourant les profils des enseignant.e.s du CNDT, elle est tombée sur le nom de Tetiana Lazuk, Ph. D., danse-thérapeute professionnelle; elle est aussi d’origine ukrainienne, de la ville de Tchernivtsi. Inna l’a contactée et Tetiana s’est portée volontaire avec enthousiasme.

« Lorsqu’une personne immigrante met les pieds dans une nouvelle ville pour la première fois, explique Inna, elle rencontre de nombreux défis. Il faut naviguer dans la bureaucratie, trouver un travail, un appartement, des meubles, etc. Il faut aussi apprendre une nouvelle langue tout en étant seul, dans bien des cas sans notre famille. C’est très stressant, et le stress, ça empêche d’apprendre. »

Inna voulait faire de la danse-thérapie une réalité pour les Ukrainien.e.s apprenant.e.s suivant un cours de langue à l’ÉÉP, pour améliorer leur bien-être affectif, psychologique et social. Ce que la rencontre avec Tetiana a rendu possible. Elles ont travaillé ensemble, trouvant un endroit pour donner les cours au Centre de conditionnement physique de Ã山ǿ¼é, grâce à Eyal Baruch, gestionnaire adjoint des installations, Service des loisirs et des sports. Selon Inna, la danse-thérapie est peu connue en Ukraine, où la thérapie sous toutes ses formes est généralement accueillie avec scepticisme. Il n’y avait que quatre personnes au premier cours, mais ce nombre est passé à onze pour le deuxième.

« Les personnes qui ont participé étaient très reconnaissantes. Cette expérience de thérapie par la danse et le mouvement leur a ouvert les yeux. »

Marina Bumakh est originaire de Kharkiv. Elle a suivi les six semaines de cours d’anglais en plus des séances de danse-thérapie de Tetiana.

« Ã山ǿ¼é est la meilleure chose qui me soit arrivée au Canada, dit-elle. En Ukraine, j’étais psychologue, je travaillais avec les femmes et les enfants. Je veux faire la même chose ici. Le cours de Tetiana m’a permis de relaxer. C’était incroyable, j’avais l’impression de me retrouver moi-même. »

Sergiy Pryvalov et sa femme Oksana se sont aussi inscrits au cours.

« Ce n’était pas vraiment pour la danse, explique Sergiy, mais plutôt pour traverser des problèmes psychologiques. C’est particulièrement important pour les Ukrainien.e.s, puisque nous vivons des situations difficiles à cause de la guerre. Nous sommes nombreux à être victimes de stress post-traumatique puisque nous avons perdu nos proches, nos amis, nos maisons.

« C’est stressant de s’adapter à un nouveau pays, poursuit-il. Les cours de danse-thérapie sont vraiment importants. Ils nous ont apaisé psychologiquement ma femme et moi. Nous sommes très reconnaissants envers le personnel de Ã山ǿ¼é, surtout envers Inna Popova qui a eu cette idée. Le projet a grandi pour inclure toute la communauté ukrainienne, grâce à la , qui a récemment offert la possibilité à Tetiana de continuer de donner ses cours dans leurs locaux dans le cadre du . La danse-thérapie peut maintenant aider tout le monde. »

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