Une immunothérapie personnalisée pour lutter contre le VIH/SIDA.
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Une équipe du CUSM, en collaboration avec l’Université de Montréal, adopte une approche innovante pour contrer le virus responsable du SIDA. La conception d’un vaccin contre le SIDA s‘est longtemps heurtée à la grande variabilité génétique du virus du VIH. L’équipe du Dr Jean-Pierre Routy, de l’Institut de recherche du Centre Universitaire de santé Ã山ǿ¼é (CUSM) en collaboration avec le Dr Rafick Sékaly de l’Université de Montréal ont contourné cette difficulté en concevant une immunothérapie personnalisée pour chaque patient infecté par le VIH. Les résultats de leur étude ont été présentés le 5 août lors de la XVIIème conférence internationale sur le SIDA, à Mexico.
«Notre approche est unique au niveau mondial : personne n’a jamais mis au point une immunothérapie individualisée utilisant le virus de chaque patient» explique le Dr Routy. « Pour le moment il s’agit encore d’une technique expérimentale longue et coûteuse; mais nous espérons qu’elle tiendra la promesse d’un traitement totalement innovant et accessible à tous dans le futur. »
Cette immunothérapie se base sur les propriétés des cellules dendritiques : leur rôle est de présenter des protéines spécifiques des organismes infectieux à leur surface et ainsi d’alerter le reste du système immunitaire. Les chercheurs, en collaboration avec ARGOS Therapeutic, ont multiplié in-vitro les cellules dendritiques des neuf patients de l’étude; puis ils y ont intégré de l’ARN (acide ribonucléique) du virus ayant infecté chacun de ces patients. Le virus avait été prélevé avant tout traitement antirétroviral.
Ces cellules dendritiques manipulées présentent à leur surface une quantité accrue de protéines issues du VIH. Ceci leur confère la capacité de stimuler la réponse cytotoxique d’un certain type de cellules immunitaires : les lymphocytes CD8+. Ainsi, après avoir reçu plusieurs injections sous-cutanées de ces cellules dendritiques, huit des neuf patients impliqués ont vu l’activité de leurs lymphocytes CD8+ augmenter de façon importante.
« A ce stade, nous avons prouvé que cette technique ne provoque pas d’effets secondaires, ni de réponse auto-immune indésirable, » tempère le Dr Routy. « Santé Canada a donné son accord pour un essais clinique multi-centrique sur tout le pays qui nous permettra d’évaluer plus précisément son efficacité sur le contrôle de la multiplication du VIH. Nous espérons que la FDA aux Etats-Unis nous donnera également son aval sous peu afin que notre partenaire pharmaceutique : Argos Therapeutics, puisse aussi entamer des tests aux Etats-Unis. »
Cette approche permet d’envisager une voie thérapeutique innovante pour lutter contre la pandémie de SIDA. Affaire à suivre….
Le Dr Jean-Pierre Routy est à la fois un praticien au Département d’hématologie du CUSM et un chercheur de l’axe « Infection et immunité » de l’Institut de recherche du CUSM. Il est également Professeur associé en hématologie à l’Université Ã山ǿ¼é, ainsi que clinicien-chercheur senior du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).
Cette étude a été financée par le Réseau canadien pour l’élaboration de vaccins et d’immunothérapies (CAN-VAC), le Réseau canadien pour les essais VIH (CTN), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), les National Institutes of Health (NIH) et Argos Therapeutics.
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