Une étude Canadienne démontre les risques accrus d'embolie amniotique liés au travail stimulé médicalement
Répercussions possibles sur les méthodes utilisées au Canada pour stimuler le travail
Une étude de cohorte canadienne basée sur une population a révélé que le travail stimulé médicalement augmentait les risques d'embolie amniotique. Cette étude, qui paraîtra dans The Lancet le 21 octobre, a été conduite par le Dr Michael Kramer, Chercheur principal des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) de l'Université Ã山ǿ¼é.
L'embolie amniotique (EA) est une complication rare, mais grave et parfois même fatale de l'accouchement. Bien que sa cause soit inconnue, il s'agit d'une des principales causes de mortalité maternelle dans les pays développés, comptant pour 7 des 44 décès liés à la maternité au Canada de 1997 à 2000.
Cette étude basée sur une population a permis d'examiner le lien entre l'embolie amniotique et le travail provoqué médicalement dans une cohorte de trois millions de naissances dans les hôpitaux canadiens durant les douze exercices de 1991 à 2002.
« Les cas d'EA demeurent peu répandus », selon le Dr Michael Kramer, chercheur principal de l'étude et directeur scientifique de l'Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents. « Sur les 180 cas d'EA que nous avons recensés, 24, soit 13 %, se sont avérés fatals. Les femmes chez qui le travail avait été provoqué médicalement se sont révélées presque deux fois plus à risque d'EA que les autres; les cas de mortalité ont été 3,5 fois plus nombreux. »
« L'étude du Dr Kramer est à la source d'une découverte qui aidera les médecins traitant les femmes enceintes. Ils seront désormais au courant de cette complication potentielle de l'accouchement provoqué », a dit le Dr Joseph Shuster, directeur scientifique intérimaire du l'Institut de recherche du CUSM. « Voilà un exemple de la façon dont les hôpitaux d'enseignement universitaire améliorent les soins aux patients. »
L'équipe de recherche a aussi relevé plusieurs autres facteurs associés à des taux plus élevés d'embolie amniotique, y compris la grossesse multiple, l'âge de la mère (35 ans ou plus), l'accouchement par césarienne ou par voie naturelle à l'aide d'instruments, l'éclampsie (complication grave de l'accouchement caractérisée par des convulsions), l'hydramnios (quantité excessive de liquide amniotique), la position ou la séparation anormales du placenta ainsi que la lacération du col de l'utérus ou la rupture utérine.
« Nos conclusions confirment l'hypothèse selon laquelle la stimulation médicale du travail est liée à un risque accru d'embolie amniotique », ajoute le Dr Kramer. « Bien que le risque d'embolie amniotique soit très faible en chiffres absolus (quatre ou cinq cas au total et un ou deux cas de décès par 100 000 femmes stimulées) et qu'il soit peu susceptible d'avoir une incidence sur la décision de provoquer le travail lorsque la situation médicale l'impose, les mères et les médecins devraient être au courant de ce risque lorsque la décision est fondée sur un choix. »
Le Dr Kramer a travaillé avec les Drs K.S. Joseph et Thomas F. Baskett à l'Université Dalhousie et avec M. Jocelyn Rouleau à l'Agence de santé publique du Canada (ASPC). La recherche a été réalisée pour le Groupe d'étude sur la santé maternelle du Système canadien de surveillance périnatale, sous l'égide de l'ASPC.
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