Traitement identifié contre un parasite
Dans les pays en développement, Cryptosporidium parvum a longtemps été considéré comme un fléau en eau douce. Il y a une dizaine d’année, il est apparu aux États-Unis en infectant plus de 400 000 personnes – la plus grande épidémie d'origine hydrique dans l'histoire du pays. Sa capacité de se propager rapidement, combinée avec une incroyable résistance aux techniques de décontamination de l'eau, comme la chloration, a conduit les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis à mettre C. parvum sous la loupe et de l’ajouter à sa liste publique d'agents de bioterrorisme Actuellement, il n'existe aucun traitement fiable pour la cryptosporidiose, la maladie causée par C. parvum, mais cela est peut-être sur le point de changer suite à l'identification d'une cible moléculaire par des chercheurs de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM). Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans le journal Antimicrobial Agents and Chemotherapy (AAC).
«ÌýLe pathogène C. parvum peut avoir de graves conséquences chez les jeunes enfants,Ìý les personnes âgées, et les personnes immunodéprimées comme les personnes atteintes du VIH/sida. L’infection cause la cryptosporidiose, une maladie qui peut mettre en danger la vie des personnes, notamment par une diarrhée aigüe, de la difficulté à s’alimenter, une déshydratation et une perte de poids», affirme l’auteur principal de cette nouvelle étude, Dr Momar Ndao qui est directeur du Centre National de Référence enÌý Parasitologie (CNRP) au CUSM et professeur adjoint aux départements de médecine (division des maladies infectieuses), immunologie et parasitologie à l’Université Ã山ǿ¼é.
Les oocystes de C. parvum, qui sont le stade infectieux sont protégés par une paroi épaisse leur permettant de survivre hors du corps pour de longues périodes afin d’infecter de nouveaux Ìýhôtes. C. parvum est un parasite microscopique qui Ìývit dans l'intestin des humains et de plusieurs autres mammifères. Il se transmetÌý par voie fécale-orale au contact d'une personne ou d'un animal infecté ou encore par ingestion d'eau ou de nourriture contaminée. Étant résistant au chlore et difficile à filtrer, les épidémies de cryptosporidiose Ìýsont difficile à prévenir.
Ìý«ÌýLa majeure partie des parasites protozoaires (unicellulaires) comme C. parvum utilisent des enzymes appelées protéases pour essayer d’échapper aux défenses immunitairesÌýdu corps »,Ìý explique Dr Ndao, qui est également chercheur de l’axe Infection et Immunité de l’IR-CUSM. « Dans cette étude, nous avons réussi à identifier un inhibiteur de protéasesÌý; c’est-à -dire une molécule qui va bloquer l’habileté Ìýdu parasite à déjouer Ìýle système immunitaire et aller se réfugier dans les cellules de l’intestin ou entérocytes pour se multiplier et détruire la flore intestinale.Ìý»
Cette découverte, qui a été faite en collaboration avec des chercheurs américains, est la première à identifier une cible moléculaire qui contrôle le C. parvum. «ÌýLa prochaine étape va être de mener des essais cliniques chez des sujets humains afin de développer un traitement efficace pour ce parasite qui touche des millions de personnes à travers le mondeÌý», conclut le Dr Ndao.
Ces travaux ont été subventionnés par la Sandler Foundation, La Fondation de l'Hôpital général de Montréal du CUSM et par l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM).
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Liens utilesÌý:
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- Agence de la santé publique du CanadaÌý:
- Agents bioterroristes/Maladies (CDC)Ìý:
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Le Centre National de Référence enÌý Parasitologie (CNRP) basé a l’Institut de recherche du CUSM est un laboratoire de référence externe pour Santé Canada dont l'objectif est d'évaluer et de développer des essais pour les maladies parasitaires, fournir des tests de diagnostic de référence, des études épidémiologiques sur les parasitoses humaines et de l'enseignement et de la recherche liée aux maladies parasitaires affectant la population canadienne. Ìý