Risque accru de problèmes de peau chez les fumeurs atteints d’une maladie auto-immune courante
Des chercheurs du CUSM font le lien entre tabagisme et problèmes de peau chez les personnes souffrant du LED.
Comme si nous n’avions pas déjà suffisamment de raisons pour cesser
de fumer, une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du
Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR-CUSM) vient d’en trouver
une autre. Une étude dirigée par le Dr Christian A. Pineau,
codirecteur de la Clinique du lupus et de la vasculite au CUSM, a
clairement établi un lien entre les lésions et éruptions cutanées
et le tabagisme chez les personnes atteintes du lupus érythémateux
disséminé (LED). L’étude vient d’être récemment publiée dans le
« Journal of Rheumatology ».
Le LED est une maladie auto-immune chronique qui affecte à peu près
une personne sur 2 000. Environ 90 pour cent des patients atteints
de LED sont des femmes, pour la plupart jeunes. Les symptômes sont
causés par une hyperactivité du système immunitaire et la maladie
peut entraîner une inflammation et toucher presque tous les
organes, y-compris la peau.
« Jusqu’à 85 pour cent des personnes qui présentent un LED
développent des manifestations cutanées à un moment donné, explique
le Dr Pineau. Nos résultats montrent que le risque de dommages
cutanés, tels que la chute continue de cheveux et les cicatrices
provoquées par l’inflammation, est significativement plus élevé
chez les fumeurs. De même pour le taux d’éruptions de type Lupus
actif. »
Si le LED ne se guérit pas, les symptômes se traitent avec des
médicaments. « Cependant, le fait de fumer peut réduire
l’efficacité de certains traitements utilisés pour contrôler les
maladies de peau associées au LED », livre la Dre Sasha Bernatsky,
coauteure de l’étude et médecin à la division de Rhumatologie du
CUSM. « Cela pourrait expliquer en partie que le tabagisme
intensifie les dommages cutanés associés au LED. »
« Même chez les personnes en bonne santé, la fumée de cigarette a
des effets à la fois immédiats et à long terme sur la peau, les
vaisseaux sanguins et sur les follicules pileux, ajoute-t-elle.
L’exposition au tabac favorise la production de cytokines,
substances de l’organisme qui augmentent l’activité du système
immunitaire et l’inflammation. Certains chercheurs pensent même que
fumer pourrait être un des facteurs de risque initial du LED.
»
L’étude souligne l’importance vitale d’abstention du tabagisme chez
les patients atteints de LED. « Nous savions déjà que ces personnes
ne devaient pas fumer, en raison du risque accru d’effets
indésirables tels que les problèmes cardiaques, livre le Dr Pineau.
Nous avons maintenant, semble-t-il, une nouvelle raison de mettre
l’accent sur l’intérêt d’arrêter la cigarette. Si nous parvenons Ã
convaincre ces personnes atteintes de LED de cesser de fumer, nous
pouvons peut-être les aider à mieux contrôler la maladie et Ã
obtenir de meilleurs résultats. »
est chercheur de l’axe des
troubles musculo-squelettiques de l’IR-CUSM, médecin à la division
de rhumatologie, ainsi que co-directeur de la clinique du lupus et
de vasculite au CUSM. Il est également directeur du Programme de
formation en rhumatologie et professeur adjoint au département de
médecine à la Faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é.
est chercheuse de
l’axe des troubles musculo-squelettiques de l’IR-CUSM, médecin à la
division de rhumatologie et membre de la division d’épidémiologie
clinique au CUSM. Elle est également professeure adjointe au
département de médecine et membre associée au département
d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail à la Faculté de
médecine de l’Université Ã山ǿ¼é.
Financement
Cette étude a été financée par une bourse des Instituts de
recherche en santé du Canada (IRSC), les Fonds de la Recherche en
Santé du Québec (FRSQ) et le Fond de recherche de la famille Singer
pour le Lupus.
Partnenaires
Cet article a été cosigné par Dre Irina Turchin, division de
dermatologie, département de médecine; Dre Sasha Bernatsky,
division de rhumatologie, département de médecine; division
d’épidémiologie clinique, département de médecine, Institut de
Recherche, CUSM; Dre Ann e. Clarke; M.Yvan St-Pierre, division
d’épidémiologie clinique, département de médecine, Institut de
Recherche, CUSM; division d’allergies et d’immunologie clinique,
département de médecine; Dr Christian A. Pineau, division de
rhumatologie, département de Médecine.
Retrouvez ce communiqué accompagné de l’article original et
d’une courte interview audio sur le lien :
Le Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (CUSM) est
un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle
internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa
recherche et de son enseignement. Les hôpitaux partenaires sont :
l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal,
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L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé
Ã山ǿ¼é (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation
mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de
santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
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de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et
postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés Ã
un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et
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de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du
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