Recherche sur le paludisme : une avancée pourrait conduire à l’élaboration d’un nouveau traitement
Une équipe internationale de chercheurs s’intéresse aux
enzymes
qui permettent aux parasites de survivre et de
proliférer
Chaque année, le paludisme tue plus de deux millions de personnes
dans le monde. En réponse à ce fléau, une équipe internationale de
chercheurs spécialisés dans la lutte contre la propagation des
parasites résistants aux médicaments et leur étude vient
d’enregistrer une avancée capitale dans la recherche d’un meilleur
traitement. Une meilleure compréhension de la constitution de ces
parasites et de la manière dont ils se reproduisent a en effet
permis aux membres de cette équipe internationale dirigée par le
professeur John Dalton, biochimiste à l’Institut de parasitologie
de l’Université Ã山ǿ¼é, de concevoir un véritable plan d’attaque
pour élaborer de nouveaux traitements et répondre à l’urgence
sanitaire.
La croissance et la multiplication des parasites du paludisme ont
lieu dans les globules rouges. Ils se nourrissent de protéines dont
ils utilisent les produits de dégradation (acides aminés) pour
leurs propres protéines. Lorsqu’ils atteignent une taille
suffisante, ils se divisent et entraînent l’éclatement des globules
rouges. Ce processus libère de nouveaux parasites qui, à leur tour,
coloniseront d’autres globules rouges, et ainsi de suite, jusqu’Ã
que ce phénomène provoque des symptômes sévères, voire la mort. Le
professeur Dalton et ses collègues ont découvert que certaines «
enzymes digestives » des parasites facilitent ce processus. Mais
surtout, ils ont caractérisé les structures tridimensionnelles de
deux d’entre elles et démontré comment concevoir des médicaments
capables de les désactiver.
« En bloquant l’action de ces enzymes essentielles, nous avons
démontré que les parasites ne pouvaient plus survivre dans les
globules rouges des sujets infectés », explique le professeur
Dalton. Cette étude, dont les résultats seront publiés dans les
Proceedings of the National Academy of Sciences, est le fruit d’une
collaboration entre l’Institut de la recherche médicale du
Queensland (Australie), des universités Monash et Western Sydney,
l’Université de technologie de Wroclaw (Pologne) et l’Université de
Virginie (États-Unis). L’équipe applique sans délai les résultats
de ses travaux et se consacre à la mise au point d’un nouvel
antipaludique.