Identification de gènes causant des anomalies dans le métabolisme de vitamine B12
Des chercheurs de l'Université de Calgary et de l'Université Ã山ǿ¼é ont identifié les gènes associés à deux maladies graves du métabolisme de la vitamine B12. Appelées formes cblA et cblB de l'acidurie méthylmalonique, ces deux maladies peuvent entraîner des lésions cérébrales, l'arriération mentale et même la mort si elles ne sont pas dépistées au cours de la petite enfance.
Melissa Dobson, étudiante au Ph.D. à l'Université de Calgary qui travaille avec Roy Gravel, Ph.D., au département de biochimie et de biologie moléculaire, est l'auteure principale de deux articles qui font état de l'identification des deux gènes. Ces gènes ont d'abord été mis en évidence dans les bactéries puis retrouvés sur les humains. La chercheuse attribue sa percée au projet du génome humain. « Nous pouvons désormais comparer les séquences de l'ADN humain et bactérien pour mettre en évidence des gènes humains », déclare Melissa Dobson. « Cette découverte a été possible parce que nous disposons de la séquence du génome humain complet. »
Pour démontrer qu'elle et son collègue Daniel Leclerc, Ph.D., avaient identifié les bons gènes, elle a approché ses collaborateurs de Ã山ǿ¼é, le Dr David Rosenblatt et le Dr Thomas Hudson, pour obtenir leur aide dans le dépistage de patients. Le Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (CUSM) possède un établissement de diagnostic et une banque de cellules de réputation mondiale pour les patients atteints de maladies génétiques associées à la vitamine B12. En faisant appel au centre de séquençage de Génome Québec, établi au CUSM, Melissa Dobson et ses collègues ont confirmé la présence de mutations de l'ADN chez les patients souffrant de ces deux maladies.
« Nous avons identifié deux gènes distincts qui sont critiques dans la transformation de la vitamine B12 en trouvant des mutations chez des patients atteints de formes particulières d'acidurie méthylmalonique », dit Melissa Dobson. L'acide méthylmalonique est un intermédiaire chimique intervenant dans la dégradation des protéines et d'autres substances. Il s'accumule dans l'organisme et est éliminé en fortes quantités dans l'urine, car le blocage de la transformation de la vitamine B12 empêche son métabolisme.L'identification des gènes à l'origine des affections cblA et cblB représente une percée remarquable pour les personnes souffrant de l'une ou l'autre des formes de la maladie. « La découverte ouvre la possibilité de réaliser des tests d'ADN chez les porteurs et le diagnostic prénatal précoce. C'est important, car le traitement peut débuter au cours de la grossesse », dit le Dr Rosenblatt. Heureusement, de nombreux patients peuvent être traités à l'aide de doses massives de suppléments de vitamine B12 et d'un régime faible en protéines.
« Cette recherche aidera à mieux comprendre cette affection et elle apporte un espoir aux familles qui sont aux prises avec la maladie », ajoute Kathy Stagni, directrice générale de l'Organic Acidemia Association, organisme à but non lucratif soutenant les familles touchées par les maladies héréditaires du métabolisme.
La recherche est publiée dans l'édition du 26 novembre des Proceedings of the National Academy of Sciences des États-Unis et dans le numéro du 15 décembre de la revue Human Molecular Genetics.
L'étude a bénéficié du concours financier des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), des National Institutes of Health des États-Unis et de la Fondation March of Dimes pour les malformations congénitales.
Les scientifiques sont des membres du Groupe de génétique médicale des IRSC et du Réseau canadien des maladies génétiques. Créé en 1972 et basé à l'Université Ã山ǿ¼é, le Groupe de génétique médicale détient un record de continuité en matière de financement fédéral de ce type de recherche.