Des chercheurs découvrent le gène de la calvitie : 1 homme sur 7 serait exposé à un risque
Des scientifiques de Ã山ǿ¼é, du King’s College et de GSK percent le mystère de la calvitie androgénétique
Des chercheurs de l’Université Ã山ǿ¼é, du King’s College de Londres et de la société GlaxoSmithKline Inc. ont identifié deux variantes génétiques qui, lorsqu’elles sont présentes ensemble chez les hommes de race blanche, multiplient jusqu’à sept fois le risque de calvitie androgénétique de type masculin, aussi appelée calvitie hippocratique. Les résultats de leur recherche seront publiés dans le numéro du 12 octobre prochain de la revue Nature Genetics.
Environ le tiers des hommes seront touchés par la calvitie androgénétique avant l’âge de 45 ans. Or, ce phénomène capillaire entraîne des répercussions sociales et économiques considérables : les dépenses attribuables aux greffes de cheveux ont atteint plus de 115 millions de dollars en 2007 aux États-Unis seulement, tandis que les revenus mondiaux tirés de la vente de traitements médicaux visant à combattre la calvitie androgénétique ont récemment dépassé les 405 millions de dollars. La calvitie androgénétique est la forme la plus répandue d’alopécie. Elle se caractérise par une perte de cheveux qui évolue de façon prévisible; les tempes commencent d’abord par se dégarnir, puis la lisière des cheveux s’éloigne graduellement du front jusqu’à prendre la forme distinctive d’un M. On estime que ce type de calvitie est héréditaire dans plus de 80 % des cas.
Le Dr Vincent Mooser, de GlaxoSmithKline, le Dr Brent Richards, de la Faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é et de l’Hôpital général juif affilié à Ã山ǿ¼é, ainsi que le Dr Tim Spector, du King’s College, ont dirigé cette recherche. Avec leurs collègues de l’Islande, de la Suisse et des Pays-Bas, ils ont procédé à une étude d’association à l’échelle du génome auprès de 1125 hommes de race blanche chez qui la calvitie androgénétique avait fait l’objet d’une évaluation. Les chercheurs ont ainsi découvert deux variantes génétiques auparavant inconnues sur le chromosome 20 susceptibles d’augmenter de façon marquée le risque de calvitie androgénétique. L’équipe de recherche a ensuite confirmé ses observations auprès d’un échantillon supplémentaire composé de 1650 hommes de race blanche.
« On pourrait présumer que la calvitie androgénétique est causée par la même variation génétique chez les hommes de races différentes », a souligné le Dr Richards, professeur adjoint en épidémiologie génétique, « mais comme nous n’avons pas étudié ces populations, nous ne pouvons le dire avec certitude. »
Même si les chercheurs considèrent leur découverte comme une percée scientifique, ils tiennent à préciser qu’elle ne donnera pas lieu à la mise au point d’un traitement, curatif ou non, contre ce type de calvitie dans un proche avenir.
« Nous avons seulement déterminé l’une des causes », a indiqué le Dr Richards. « Le traitement de la calvitie androgénétique nécessitera davantage de recherches. Toutefois, il va sans dire que la première étape vers la découverte d’un traitement, dans la plupart des cas, consiste tout d’abord à déterminer la cause du problème. »
Les chercheurs savent depuis quelque temps que la présence d’une variante génétique sur le chromosome X est liée à l’apparition de la calvitie androgénétique. « C’est de là que vient l’idée que le gène de la calvitie est transmis par la mère », a expliqué le chercheur. « Cependant, il est aussi admis depuis longtemps que plusieurs gènes sont responsables de la calvitie androgénétique. Or, personne n’avait pu identifier ces autres gènes jusqu’ici. Nous savons maintenant que si un homme présente à la fois les variantes génétiques que nous avons découvertes sur le chromosome 20 ainsi que la variante indépendante déjà connue sur le chromosome X, son risque d’être atteint de calvitie est sept fois plus élevé. »
« Plus effarant encore, c’est qu’un homme sur sept présente ces deux types de variantes de risque, soit 14 pour cent de l’ensemble de la population! »