Découverte d’un nouveau facteur de risque des maladies cardio-vasculaires…et comment le maitriser
Le CUSM abrite le volet canadien d’une étude internationale qui pourrait révolutionner les traitements disponibles.
Editorial
- Expanding the Orbit of Primary Prevention - Moving beyond
JUPITER |
Rosuvastatin
to Prevent Vascular Events in Men and Women with Elevated
C-Reactive Protein |
Une équipe de recherche internationale, dont des scientifiques du Centre Universitaire de Santé Ã山ǿ¼é et de l’Université Ã山ǿ¼é, ont découvert qu’un taux élevé d’une protéine particulière favorise l’apparition de maladies cardiovasculaires chez les patients. Les résultats de cette étude ont été si concluants que l’essai clinique a été arrêté avant son terme théorique.
L’Étude est publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine, et présentée lors des Sessions Scientifiques 2008 de l’American Heart Association.
Les chercheurs associés au projet international JUPITER ont ainsi démontré qu’un taux élevé de la protéine hs-CRP ( high-sensitivity C-reactive protein) entraine un risque accru de maladie cardiovasculaire. Ce risque est diminué jusqu’à 44% grâce un traitement à base de statines.
Le Dr Jacques Genest, de l’institut de recherche du Centre Universitaire de Santé Ã山ǿ¼é (CUSM) et de l’Université Ã山ǿ¼é, a mené le volet canadien de cette étude clinique internationale initiée par le Dr Paul Ridker de la Faculté de médecine de l’université Harvard.
« Le risque de maladie cardiovasculaire associé à un taux élevé de hs-CRP était grandement sous-estimé jusqu’à présent. Nos conclusions prouvent qu’il s’agit d’un indicateur extrêmement important qu’il faudra prendre en compte dans le futur, » explique le Dr Genest.
« Nous espérons que cette étude servira de base à une révision des pratiques cliniques actuelles, surtout en ce qui concerne le dépistage et la prévention chez les adultes, » extrapole le Dr Genest. « Mais nous avons encore besoin de faire plus de recherches pour établir des standards précis ».
Le projet JUPITER a permis d’analyser 17802 patients dans 27 pays différents. Ils avaient en commun un taux de cholestérol (LDL-c) normal et un taux de hs-CRP élevé. Selon les standards actuels ils n’étaient pas considérés comme « à risque » pour des évènements cardio-vasculaires et donc ne recevaient aucun traitement. Au cours de l’étude ils ont reçu une dose quotidienne de rosuvastatin, un médicament de la classe des statines, dont les conséquences ont été frappantes : 44% de baisse du risque de maladie cardio-vasculaire, et 21% de baisse de mortalité.
« Ces résultats sont nettement au-delà de nos prévisions!, » s’enthousiasme le Dr Genest. « Nous avons du arrêter l’étude avant son terme théorique car les bénéfices de ce traitement pour les patients sélectionnés sont tels qu’il fallait présenter les résultats à la communauté médicale le plus vite possible. ».
Les statines ayant la propriété de faire baisser le taux de cholestérol, elles sont actuellement utilisées pour la prévention des maladies cardio-vasculaires chez les patients ayant un risque lié à un taux de LDL-c élevé. Or les maladies cardio-vasculaires résultent aussi d’une inflammation des vaisseaux sanguins, dont un des marqueurs est le taux de hs-CRP. Ces résultats démontrent que les statines agissent aussi bien sur le cholestérol que sur l’inflammation, un résultat suspecté depuis longtemps mais qui n’avait pas été prouvé.
Cette étude clinique a été initiée par les chercheurs, et financée par Astra Zeneca.
Le Dr Jacques Genest est Directeur du département de cardiologie au CUSM, et Directeur du laboratoire de génétique cardiovasculaire de l’Institut de recherché du CUSM. Il détient aussi la chaire Novartis en médecine à la Faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é.
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé Ã山ǿ¼é (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université Ã山ǿ¼é. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.
L’Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec.
Pour de plus amples renseignements, consulter l’adresse .
À propos de l'Université Ã山ǿ¼é
Chef de file parmi les universités canadiennes, Ã山ǿ¼é compte des étudiants originaires de 160 pays. Près de la moitié ont une langue maternelle autre que l'anglais – dont 6 000 francophones. L'Université accueille au-delà de 6 200 étudiants étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population étudiante. www.mcgill.ca