Stephen Butler Leacock est si bien connu comme humoriste qu'on a complètement oublié que son premier livre, publié en 1906, était intitulé Elements of Political Science. Chargé de cours puis professeur au Département de science économique de l'Université Ã山ǿ¼é de 1900 à 1936, Leacock acquiert une telle renommée que le Gouverneur général de l'époque l'engage pour faire une tournée de conférences dans le Commonwealth sur le thème de « l'organisation impériale ».
Sans égard à sa réputation universitaire, la publication en 1910 de sa première oeuvre de fiction, Literary Lapses, est prémonitoire. L'année suivante, il publie Sunshine Sketches of a Little Town, douce satire de la vie dans une petite ville canadienne. C'est un énorme succès. Grâce à ses articles et à ses livres, et particulièrement Arcadian Adventures of the Idle Rich et My Discovery of England, Leacock devient l'un des auteurs canadiens les plus lus à l'étranger. Il continue de publier des oeuvres littéraires parallèlement à ses livres sur l'histoire canadienne et l'économie et la politique internationales. Tout au long de sa carrière, qui voit les deux guerres mondiales et la Grande Crise, il atteste l'importance des deux versants de son activité : « L'humour, dans un monde où les croyances s'estompent, est comme l'Espoir resté au fond de la boîte de Pandore après que tous les maux des dieux ont été lâchés sur le monde. »
F. Scott Fitzgerald lui-même a timidement admis s'être inspiré de ses personnages et Timothy Findlay a écrit : « Ses histoires et ses livres, ses personnages et ses aperçus, sont un legs pour tous ceux qui lisent et - il me faut ajouter - tous ceux qui écrivent. Il se pourrait bien en effet que Stephen Butler Leacock soit notre grand-père à tous. »